Amsparity est le 6e biosimilaire d’Humira du Laboratoire AbbVie, dont le brevet est tombé en 2018. Après avoir obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) en mars 2020, il arrive dans les officines françaises dès cette fin de semaine. « La mise à disposition d’Amsparity vient enrichir l’arsenal de l’adalimumab, grâce à une présentation en seringue préremplie et une autre en stylo prérempli », explique Nadir Mammar, directeur médical inflammation et immunologie chez Pfizer France.
En 2018, Humira battait tous les records avec un chiffre d’affaires mondial de près de 20 milliards de dollars, dont environ 500 millions d’euros en France. L’arrivée des biosimilaires était donc particulièrement attendue par l’assurance-maladie. Mais son niveau de ventes est à peine entamé par ses nouveaux concurrents. « Avec la crise du Covid-19, il nous a été dit que ce n’était pas le bon moment pour changer de médicament. De plus, il est plus difficile de proposer ce type de changement lorsqu’il s’agit d’un médicament qui s’administre par voie sous-cutanée. Enfin il existe des différences entre les différents biomédicaments d’adalimumab : avec ou sans citrate, avec ou sans latex, le calibre de l’aiguille peut différer et le temps de conservation à différentes températures également », détaille Xavier Hébuterne, gastro-entérologue au CHU de Nice.
Simplifier l’administration
Or il a été prouvé que la présence de citrate augmente la douleur lors de l’injection. C’est pourquoi la formule du princeps a été modifiée juste avant la chute de son brevet pour proposer une présentation sans citrate, souligne Xavier Hébuterne, tout comme c’est le cas de certains de ses biosimilaires : Amgevita d’Amgen, Hulio de Mylan, Amsparity de Pfizer et, à venir sur le marché, Yuflyma de Celltrion. « C’est un élément à prendre en compte puisque les patients se font généralement une injection toutes les deux semaines, parfois même toutes les semaines dans certains cas. »
Amsparity présente un autre avantage : une durée de conservation jusqu’à 30 °C pendant 30 jours, quand ses concurrents ne peuvent dépasser les 25 °C pendant 14 à 30 jours selon les produits. Une souplesse qui devrait être appréciée par les patients actifs et/ou qui voyagent avec leur traitement. Autre plus apporté par les biosimilaires en général : « Le travail sur le dispositif d’injection permet de simplifier l’administration. En l’occurrence, 80 % des patients préfèrent le stylo injecteur et 90 % se font des auto-injections, donc sans recours à un infirmier. Amsparity en seringue préremplie présente de grandes ailettes, une forme destinée aux patients atteints de polyarthrite rhumatoïde pour faciliter l’injection malgré les douleurs aux mains », ajoute le Pr Hébuterne.
Favorable à l’interchangeabilité biosimilaire dès lors qu’elle est initiée par le prescripteur en accord avec le patient, le gastro-entérologue défend néanmoins le travail du pharmacien d’officine comme relais d’information. « C’est un traitement délivré en ambulatoire, le patient peut se retrouver livré à lui-même. Le pharmacien est en première ligne pour l’accompagner et réexpliquer le traitement et les conduites à tenir. »
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