Les personnes immunodéprimées, qui sont peu ou pas réceptives aux vaccins, payent un lourd tribut à la pandémie. Elles sont environ 300 000 en France : greffés, dialysés, transplantés, atteints de certains cancers ou prenant des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire. Et elles occupent un quart des lits en réanimation, malgré leurs précautions.
Ces immunodéprimés sévères sont depuis le début de la crise du Covid-19 considérés comme à très haut risque de Covid grave. L'arrivée du variant Omicron, extrêmement contagieux, n'a rien arrangé, car les anticorps monoclonaux, pouvant leur être administré en préventif ou en curatif, perdent souvent leur efficacité devant ce variant.
En effet, la bithérapie de Lilly (bamlanivimab + etesevimab) et celle de Roche, Ronapreve (casirivimab + indevimab), perdent totalement leur activité neutralisante face à Omicron. Idem pour la monothérapie Celltrion (regdanvimab), non disponible à ce jour en France. En revanche, la bithérapie d’AstraZeneca, Evusheld (tixagevimab + cilgavimab), conserve une activité neutralisante malgré une perte partielle d’activité sur Omicron. Enfin, pour la monothérapie de GSK, Xevudy (sotrovimab), les données consolidées in vitro montrent un maintien de l’activité sur Omicron. Mais Xevudy n’est pas encore disponible en France. Il devrait faire l’objet d’un avis pour un accès précoce courant janvier (en curatif).
En pratique, en situation curative, devant une infection avec Omicron, il ne faut plus administrer le bamlanivimab seul ou associé à l'etesevimab, ni Ronapreve (casirivimab + indevimab). En dehors des anticorps monoclonaux dirigés contre le virus, d’autres traitements disposent d’une AMM dans le Covid. Il s’agit de l’antiviral Veklury (remdesivir de Gilead), de l’anti-inflammatoire Kineret (anakinra du Laboratoire Sobi), de l’anticorps inhibiteur de l’interleukine (IL-6) RocActemra (tocilizumab de Roche), de la dexaméthasone. Et enfin, de l’antiviral par voie orale Paxlovid (Laboratoire Pfizer), qui n'est pas encore disponible mais qui devrait faire l’objet d’un avis pour un accès précoce en France d’ici à la fin janvier, dans une indication curative.
En prophylaxie pré-exposition et en raison de la prépondérance du variant Omicron sur le territoire, Ronapreve ne doit plus être utilisé. Seul Evusheld reste indiqué chez les patients adultes à très haut risque de forme sévère et faiblement/non répondeurs à la vaccination après un schéma vaccinal complet ou non éligibles à la vaccination.
En prévention post-exposition, le recours à Ronapreve n’est pas possible s'il s'agit du variant Omicron, ou en l’absence d’information sur le variant infectant le patient index (son recours reste possible si le variant est Delta).
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