Le 15 mai, la Haute Autorité de santé (HAS) a adopté un projet d'avis au sujet du déremboursement éventuel des médicaments homéopathiques. Une simple étape avant la décision définitive, attendue pour le mois de juin.
Il faudra encore faire preuve de patience pour connaître le sort réservé au remboursement de l'homéopathie dans notre pays. Le 15 mai, la Haute Autorité de santé (HAS) a adopté un projet d'avis qui pourrait bien ouvrir la voie au déremboursement intégral, mais l'instance, « tenue à la confidentialité », n'a pas dévoilé la teneur du document. Après un article paru dans « Libération », la HAS a tenu à rappeler qu'il ne s'agissait là que d'une étape et qu'elle ne commenterait aucune « des informations circulant dans la presse ». Le projet d'avis sera uniquement communiqué aux trois laboratoires concernés (Boiron, Lehning et Weleda), qui pourront ensuite faire valoir leurs arguments lors d'une « phase contradictoire ». Ces derniers auront 10 jours pour formuler des observations écrites et éventuellement demander à être entendus par la commission de la transparence de la HAS. Ultime étape avant la décision finale, la « phase contradictoire » ne peut excéder 55 jours.
Pour forger son avis, la HAS a évalué 1 200 médicaments homéopathiques pendant plusieurs mois. Une évaluation qui vise à mesurer « leur efficacité, leurs effets indésirables, leur place dans la stratégie thérapeutique, la gravité des affections auxquels ils sont destinés et leur intérêt pour la santé publique ». Les résultats mettront donc peut-être fin au remboursement, fixé à 30 % aujourd'hui. « Soit un médicament est utile et permet d'avoir un bénéfice clinique, soit il n'apporte rien et n'a pas de raison d'être financé par la collectivité », rappelait la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en mars.
Le déremboursement total de l'homéopathie inquiète au plus haut point les Laboratoires Boiron, leader mondial du secteur, qui multiplient les opérations de communication depuis août 2018, date à laquelle la HAS a été sollicitée pour évaluer le « bien-fondé » du remboursement. Appréciée par les Français, selon un sondage Odoxa (72 % des Français croient en ses bienfaits), l'homéopathie a coûté 129,6 millions d'euros à l'assurance-maladie en 2017. Fin mars, les Académies de médecine et de pharmacie s'étaient prononcées en faveur de son déremboursement.
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