LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – L’achat d’antalgique est une demande très courante au comptoir. Comment établir un conseil pour un médicament aussi banal ?
BRIGITTE DEFOULNY . – Il est vrai qu’en matière de douleur, la demande se borne souvent à une marque ou un produit en particulier. Or on ne peut pas se permettre de délivrer une boîte d’antalgique sans poser quelques questions. Ce que le contexte actuel nous rappelle plus que jamais. Quand la demande porte sur un produit et pas sur une problématique, la difficulté est d’engager le dialogue. Pour ne pas avoir l’air de s’opposer à la requête, allez chercher la boîte demandée, ce qui vous permettra d’entamer la discussion grâce au produit. L’objectif est de savoir comment la personne prend son médicament, une question derrière laquelle se cachent trois notions essentielles pour bâtir son conseil : pourquoi le prend-elle ? À quelle dose ? Est-elle soulagée après l’avoir pris ? De cette façon, on vérifie le choix du traitement, son dosage, et on peut établir un conseil associé s’il se justifie. Si le patient répond qu’il achète des antalgiques pour pouvoir en disposer à l’avance, demandez-lui dans quel cadre il les prend habituellement, une façon de s’assurer que le médicament est utilisé à bon escient et qu’il est efficace.
Attention toutefois car le questionnement pour l’achat d’un antalgique doit être assez bref, ceci afin de ne pas rebuter la personne.
Quel type de questions peut-on poser quand le patient évoque une douleur ?
Il existe de nombreuses formes de douleur, mais celle dont les patients se plaignent le plus souvent au comptoir est le mal de dos. Lorsque la personne évoque sa douleur et la localise, un questionnement plus poussé peut s’établir : quel type de douleur ressent-il, aiguë, chronique… ? Comment se manifeste-t-elle ? Deux ou trois questions ouvertes permettent d’engager le dialogue et de mieux cerner le problème. On peut ainsi chercher les facteurs déclenchants et déterminer l’existence de signes associés à la douleur comme la fièvre, l’envie d’uriner (…), ce qui peut conduire à orienter vers la consultation. Demandez à la personne si elle a déjà consulté et ce qu’elle suit comme traitements car ils peuvent avoir des effets secondaires. À la fin de l’échange, la dernière question à poser est celle qui concerne les médicaments contre la douleur qu’elle prend habituellement : Comment vous soignez-vous ? Ce schéma de questionnement peut être appliqué à toutes les demandes d’antalgiques. Il permet de se concentrer sur le problème du patient et d’éviter de se tourner systématiquement vers le rayon pour y puiser une réponse. Votre conseil s’établira en fonction des informations que vous aurez obtenues.
Quels types de douleur doivent alerter ?
Les douleurs aiguës, les causes non identifiées, les douleurs abdominales intenses, les douleurs chez l’enfant doivent, entre autres, alerter. On peut toujours donner un antalgique et/ou un antispasmodique et orienter vers le médecin.
Comment communiquer sur le rayon ?
Quatre grandes familles de médicaments composent l’offre OTC antidouleur : les antalgiques, les antispasmodiques, les anti-inflammatoires, les associations d’antalgiques et codéine ou caféine. Référencez les marques notoires, ainsi qu’une gamme de produits conseil et une gamme générique. Choisissez une marque sur laquelle vous pouvez faire une offre de prix intéressante. Vous pourrez la proposer aux personnes qui comparent les prix des médicaments et cherchent les offres attractives.
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