Dans le cancer du poumon non à petite cellule, la prise quotidienne d’osimertinib (Tagrisso) après résection tumorale réduit de moitié le risque de décès. Des résultats qualifiés d’impressionnants.
L'osimertinib, développé par AstraZeneca et commercialisé sous le nom de Tagrisso (40 mg ou 80 mg) est indiqué chez les patients ayant un cancer du poumon non à petites cellules (la forme la plus commune de cancer du poumon), et présentant une mutation activatrice du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). Ces mutations concernent 10 % à 25 % des patients atteints d'un cancer du poumon aux États-Unis et en Europe, et 30 % à 40 % en Asie.
Un essai clinique a été mené afin de connaître la survie globale des patients sous ce traitement. En effet, ces données manquaient jusqu’alors, le médicament n'ayant obtenu son AMM qu’à partir de données montrant une amélioration de la survie des patients sans maladie, c'est-à-dire le temps vécu sans récidive du cancer. De ce fait, « tous les médecins n'ont pas encore adopté le traitement, et attendaient ces données de survie globale », a expliqué Roy Herbst, de l'université Yale, qui les a présentées le 4 juin, lors du congrès de Société américaine d'oncologie clinique (ASCO) à Chicago.
L'essai clinique comprenait quelque 680 participants à un stade précoce de la maladie (stades 1b à 3a), dans plus d'une vingtaine de pays. Après avoir été opérés pour enlever la tumeur, la moitié des patients a pris le traitement quotidiennement, et l'autre un placebo. Résultat : la prise quotidienne d'osimertinib a entraîné une réduction de 51 % du risque de décès pour les patients traités, comparé au placebo. Par ailleurs, au bout de cinq années, 88 % des patients ayant pris le traitement étaient toujours vivants, contre 78 % des patients ayant pris le placebo. « Ces données sont impressionnantes. Le médicament permet d'empêcher la maladie de se propager au cerveau, au foie et aux os », a déclaré Roy Herbst, en ajoutant qu'environ un tiers des cas de cancers non à petites cellules peuvent être opérés lorsqu'ils sont détectés.
Roy Herbst a souligné le besoin de « dépister les patients pour savoir s'ils présentent la mutation de l'EGFR. Sinon nous ne pouvons pas utiliser ce traitement ». Par ailleurs, il a rappelé que l'osimertinib entraînait des effets secondaires, comme une grande fatigue, des rougeurs cutanées ou des diarrhées.
Avec l'AFP
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