Depuis le début de l’année, deux adolescents sont décédés après avoir détourné des médicaments à base de codéine pour un usage récréatif. Une maman témoigne et l’ANSM réfléchit aux moyens à mettre en place pour éviter ces dérives.
Sirop à base de codéine, comprimés de codéine-paracétamol… Ces médicaments en vente libre sont parfois détournés par les jeunes qui en font un usage récréatif, mais dangereux. « Depuis le début de l’année, cinq intoxications dont deux décès ont été rapportés avec des médicaments renfermant de la codéine chez des préadolescents ou adolescents », avance l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Dernière victime en date : Pauline, 16 ans, une jeune fille sans problème, brillante élève de première S, qui est décédée le 2 mai 2017, conséquence d’une overdose aux opiacés après ingestion de quelques comprimés de Padéryl, Klipal et Tramadol, ce dernier étant le seul à être listé.
Sa maman témoigne dans le journal « Le Parisien » et lance une pétition sur change.org afin de demander au gouvernement d'interdire la vente de codéine sans ordonnance. Pour Jean Lamarche, pharmacien et président de Croix verte et ruban rouge (association de pharmaciens pour la prévention des toxicomanies et du sida), il faut même aller plus loin, et « placer la délivrance de la codéine sous ordonnance sécurisée, car les jeunes auront vite fait, sinon, de faire des fausses ordonnances ». Le pharmacien soulève également la problématique de la vente sur Internet de ces produits, qui est discrète et facile. Quant aux officinaux, ils ont le droit de refuser une délivrance en cas de doute.
L’ANSM, qui avait alerté en 2014 sur le mésusage du dextrométhorphane et en 2016 sur le mésusage de la codéine, constate que malgré ces alertes, le phénomène persiste, et a touché depuis le début de l’année 5 jeunes sans aucun problème connu. L’ANSM indique réfléchir à la mise en place de mesures pour encadrer ces produits. « Mais il faut trouver un équilibre pour maintenir l’accès de ces médicaments aux populations qui en ont besoin et restreindre leur accès aux jeunes », déclare l'agence sanitaire.
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