1- Ce qu’il faut savoir
Pour être à même d’expliquer ce qu’est une rupture de stock à un patient, il faut être soi-même bien informé. Mieux vaudrait d’ailleurs parler de rupture d’approvisionnement, dès lors que l’officine est dans l’incapacité de délivrer un médicament à un patient dans un délai de 72 heures. Celle-ci est imputable à une rupture de stock lorsque le laboratoire fabricant est dans l’impossibilité de fabriquer ou d’exploiter le médicament concerné, ou à une rupture dans la chaîne de distribution. Il s’agit dans ce cas du non-approvisionnement de l’officine. La cause des manquants est multifactorielle. Cela peut être lié à une capacité de production insuffisante, à un retard, à un incident ou une incapacité de production. Ainsi, le manque de matières premières est responsable de 17 % des ruptures d’approvisionnement. Le fabricant peut être confronté à des situations exceptionnelles telles que la destruction de son usine de production ou la mise à jour d’un défaut de qualité – sur les matières premières ou sur le produit fini – qui entraîne la suspension de son activité. Des modifications d’autorisation de mise sur le marché (AMM) sont, quant à elles, responsables de 8 % des ruptures d’approvisionnement. De plus, on assiste à une mondialisation de la fabrication qui concentre les délocalisations, en Chine ou en inde le plus souvent, et fait reposer la production sur une seule usine pour plusieurs pays. Le moindre problème sur ce site a des conséquences mondiales immédiates. Parmi les autres causes des ruptures d’approvisionnement, il y a également le manque d’anticipation face à l’augmentation de la demande, lors de nouvelles recommandations ou d’une épidémie.
2- Ce qu’il faut faire
En amont, le pharmacien doit s’informer sur la rupture d’approvisionnement en question. Des informations émanant de l’ANSM ou du laboratoire fabricant lui permettent, dans la majorité des cas, de savoir si le manque est ponctuel ou durable et les options qui s’offrent à lui pour les patients concernés. Il pourra notamment s’informer de l’existence de molécules équivalentes délivrables, en accord avec le prescripteur et s’il faut adapter le dosage. Les laboratoires mettent en place des centres d’appel d’urgence pour faire face aux ruptures d’approvisionnement des pharmaciens. Ils peuvent informer de l’état de leur stock et sont capables d’offrir des solutions de dépannage en urgence. Dans le cas où il n’a pas été informé par l’exploitant ou l’ANSM, il est recommandé aux pharmaciens d’informer l’exploitant des ruptures d’approvisionnement auxquelles ils sont confrontés.
3- Ce qu’il faut dire
La vérité ! Inutile de tourner autour du pot, les patients sont aujourd’hui très informés et n’hésitent pas à surfer sur Internet, les forums et les sites officiels pour en savoir plus. D’autant que les ruptures de stock étant de plus en plus nombreuses, la presse grand public s’est emparée du sujet à plusieurs reprises. Le pharmacien explique et transmet les informations à ses patients, il met en place avec eux les solutions d’alternatives thérapeutiques quand cela est possible. Pour certaines spécialités manquantes, il sera nécessaire que le pharmacien adapte le dosage du médicament de remplacement, ou que le patient se rende dans une pharmacie hospitalière pour obtenir son traitement ou un traitement équivalent. Le mot d’ordre est donc d’expliquer simplement et clairement les raisons de l’absence du médicament, la date à laquelle il sera à nouveau disponible et les solutions envisagées en attendant.
4- Le plus des pharmaciens
Après un an d’expérimentation, le « DP-Ruptures » est en cours de déploiement et déjà présent dans 3 000 pharmacies. Fin 2016, 18 000 officines seront équipées. Il s’agit du signalement de ruptures d’approvisionnement au pharmacien responsable du laboratoire concerné, à l’ANSM et à l’agence régionale de santé (ARS) dont il dépend, via le dossier pharmaceutique (DP). Ce dispositif, actuellement en cours de généralisation, n’agit pas sur les ruptures d’approvisionnement mais il améliore la circulation de l’information entre les acteurs et en conséquence la gestion des ruptures d’approvisionnement. Certains pharmaciens d’officine peuvent signaler automatiquement les médicaments en rupture depuis leur logiciel métier sans aucune saisie manuelle. En retour de leur déclaration, les officinaux ont accès aux informations prévues par les textes : date de retour prévue, médicaments alternatifs, etc. Le DP-Ruptures permet aussi, par les déclarations des pharmaciens dispensateurs, de quantifier les ruptures d’approvisionnement (classes thérapeutiques, taux, durées moyennes et médianes des ruptures).
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