La corrélation entre le prix des nouveaux anticancéreux et leur bénéfice thérapeutique est modeste, selon une étude publiée dans la revue « European Journal of cancer ». Même des médicaments n'induisant que de faibles améliorations des résultats médicaux voient leur prix s’envoler.
Des chercheurs de l'Institut Paoli-Calmettes (IPC) de Marseille ont analysé, sur 13 ans, la relation entre le prix de 36 médicaments anticancéreux approuvés en France et leur valeur ajoutée par rapport à des anticancéreux plus anciens. Les chercheurs ont utilisé à la fois l'échelle de magnitude du bénéfice clinique de la Société européenne pour l'oncologie médicale et le score d'amélioration du service médical rendu de la Haute Autorité de santé, largement employé pour la fixation des prix des médicaments.
Tandis que le prix de ces traitements a augmenté de 47 % depuis 2004 (il se situe entre 1 795 euros et 19 675 euros par mois en 2017), les chercheurs n'ont pas trouvé d'amélioration flagrante dans leur efficacité sur les tumeurs. « Même des médicaments n’induisant que de faibles améliorations des résultats médicaux voient leur prix s’envoler », constate l’IPC. En outre, « l'étude démontre qu'une grande partie des nouveaux médicaments examinés n’apportent que des bénéfices marginaux », ajoute l’institut. Les auteurs en déduisent que « les autorités politiques devraient s'interroger sur la légitimité des prix fixés au regard des bénéfices thérapeutiques obtenus, et identifier de nouvelles approches pour s'assurer que les prix reflètent réellement la valeur médicale des nouveaux traitements anticancéreux ».
Selon l'équipe de chercheurs, plusieurs obstacles expliquent ces abus commerciaux : « le prix unique de médicaments dans des indications multiples, pour lesquelles le bénéfice clinique peut être très différent » mais aussi des données « issues d'études cliniques parfois biaisées » ou encore « les remises secrètes négociées entre les compagnies pharmaceutiques et le comité de fixation des prix qui induisent un manque de transparence sur les prix réellement pratiqués et limitent ainsi les stratégies de coopération gouvernementale ».
Avec l'AFP.
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