Trois ans plus tôt, quatre laboratoires publiaient les bons résultats des essais de phase III de leurs nouveaux antimigraineux. Un nouvel espoir pour les patients qui n’ont pas bénéficié d’innovations dans ce domaine depuis la découverte des triptans dans les années 1990. Premier à obtenir son AMM européenne le 26 juillet 2018, Aimovig (érénumab) n’est toujours pas disponible en France. Il a pourtant obtenu le feu vert de la Haute Autorité de santé (HAS) le 27 février 2019. Mais depuis, les négociations entre le Laboratoire Novartis et le Comité économique des produits de santé (CEPS) sont toujours en cours. Aux États-Unis, l’injection d’Aimovig coûte 575 dollars. Un tarif inapplicable en France, d’autant que la HAS a attribué à ce médicament un service médical rendu (SMR) modéré et une amélioration du SMR (ASMR) inexistante (classée V). Aimovig permet de bloquer le récepteur de la protéine CGRP, responsable de crises de migraine et s’administre par voie sous-cutanée une fois par mois. Il est commercialisé depuis mai 2018 aux États-Unis sous forme de stylo injectable prérempli 70 mg et 140 mg.
Injection mensuelle ou trimestrielle
Alors même qu’Aimovig n’est pas encore disponible dans les pharmacies françaises, la HAS vient de donner son feu vert au remboursement de son premier concurrent, le traitement mensuel Emgality (galcanézumab) d’Eli Lilly qui a décroché son AMM européenne le 14 novembre 2018. Il doit lui aussi entrer en négociations de prix avec le CEPS, avec un SMR important et une ASMR V. À la différence d’Aimovig, Emgality cible directement le peptide relié au gène calcitonine (CGRP). L’arrivée de ce nouveau traitement de la migraine devrait influer sur les discussions en cours au CEPS. D’autant que deux autres antimigraineux de la même classe thérapeutique ne vont pas tarder à frapper à la porte.
En effet, Ajovy (frémanézumab) de Teva a son AMM européenne depuis le 28 mars 2019 et a déposé une demande d’inscription au remboursement en France, demande qui sera examinée par la Commission de transparence de la HAS le 8 juillet prochain. Sa particularité est d’envisager deux posologies possibles : une injection mensuelle ou trois injections tous les trois mois. En outre, Vyepti (eptinézumab) doit déposer une demande d’AMM européenne dans les semaines à venir. Ce médicament de Lundbeck (depuis que le laboratoire suédois a racheté le fabricant américain Alder Pharmaceuticals en septembre 2019) a son AMM américaine depuis le 22 février dernier. Ce 4e entrant présente un avantage de taille par rapport à ses concurrents : une administration unique trimestrielle. Un 5e médicament, encore en développement, affiche une autre promesse en prophylaxie de la migraine : un traitement per os. Il s’agit de l’atogepant d’Allergan, qui espère déposer une demande d’AMM américaine courant 2021.
En cas de crise
Par ailleurs, trois autres médicaments sont très attendus par les migraineux car utilisés en cas de crise et sous forme de comprimés oraux. Deux d'entre eux ont été approuvés aux États-Unis en fin d’année dernière : Reyvow (lasmiditan) d’Eli Lilly, commercialisé au prix de 640 dollars les huit comprimés ; et Ubrelvy (ubrogépant) d’Allergan, à 850 dollars les 10 comprimés. Nurtec ODT (rimegépant) de Biohaven a eu son AMM américaine le 27 février dernier.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %