En cas d’échec de l’antibiothérapie

Des phages contre le staphylocoque doré en accès compassionnel

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Publié le 31/05/2022

Crédit photo : Phanie

La biotech nantaise Pherecydes Pharma vient d’obtenir une autorisation d’accès compassionnel (AAC) de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour ses bactériophages contre Staphylococcus aureus.

Indiqués chez les patients dont l’antibiothérapie a été un échec, les phages contre le staphylocoque doré de Pherecydes Pharma décrochent cette autorisation après les bons résultats obtenus hors régime AAC et sous la supervision de l’ANSM. À date, précise la biotech, plus de 50 patients ont été traités avec ses phages, dont 28 spécifiquement avec les phages anti-staphylocoque doré, et selon différentes voies d’administration (intra-articulaire, intraveineuse, nébulisation broncho-alvéolaire, etc.). Ils « ont démontré une excellente tolérance, sans effets secondaires signalés ».

Avec cette autorisation d’accès compassionnel, les phages anti-S. aureus pourront être mis à la disposition de populations plus larges et répondre au « besoin critique de traitements contre les infections résistantes aux antibiotiques », note Didier Hoch, PDG de la biotech nantaise. « Il s’agit d’un nouvel espoir pour des patients qui se trouvent aujourd’hui en impasse thérapeutique. »

Créée en 2006, Pherecydes Pharma se définit comme une biotech « spécialisée dans la phagothérapie de précision destinée à traiter les infections bactériennes résistantes et/ou compliquées ». Elle développe un portefeuille de phages ciblant trois bactéries qui représentent plus des deux tiers des infections nosocomiales résistantes : Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa. La société a l’intention de demander également le statut d’AAC pour ses phages anti-Pseudomonas aeruginosa, qu’elle espère obtenir avant fin 2022.

Thérapie prometteuse du début du XXe siècle, la phagothérapie a rapidement été abandonnée lors de l’apparition des antibiotiques mais refait surface pour contrer le fléau de l’antibiorésistance. Depuis 2016, l’ANSM a mis en place un dispositif d’utilisation des bactériophages pour des usages compassionnels.


Source : lequotidiendupharmacien.fr