DANS SON ÉTUDE sur l’origine des prescriptions depuis trois ans, IMS Health souligne que les prescriptions hospitalières augmentent en continu, tandis que les prescriptions libérales stagnent. La prescription à l’hôpital représente ainsi 20 % du total, contre 17 % pour les spécialistes libéraux. La prescription spécialisée délivrée en ville, provenant des médecins hospitaliers et des spécialistes libéraux, atteint 35 % du marché. Cela s’explique notamment par le passage en ville de produits auparavant réservés à l’hôpital, le raccourcissement des séjours hospitaliers, le développement de la chirurgie ambulatoire et de la prise en charge à domicile. En ville, les médecins généralistes restent cependant les plus gros prescripteurs, malgré une tendance à la baisse (-2 % en 2010).
Les classes les plus couramment prescrites varient énormément en fonction des régions (voir graphique). Les médicaments pour le système nerveux, par exemple, sont fortement prescrits dans l’Ouest, la région parisienne et le Sud-Est. En revanche, ils le sont environ deux fois moins dans le Centre, le Sud-Ouest et le Nord. L’Ouest et l’Est concentrent la majorité des prescriptions de médicament pour l’appareil cardio-vasculaire, tandis que la région parisienne et l’Ouest sont en tête pour les prescriptions concernant l’appareil digestif et le métabolisme, ainsi que l’appareil respiratoire.
Les classes les plus couramment délivrées en officine sont les traitements pour l’appareil cardio-vasculaire (20 % du marché), en baisse de 2 %, les traitements du système nerveux et les médicaments pour l’appareil digestif (13 %, en baisse d’1 %). « Les classes les plus délivrées ont tendance à stagner, voire à baisser, sous l’influence des politiques d’encadrement de la prescription, ainsi que du développement des génériques », explique Marie-Christine Didier, d’IMS Health.
Inégalités face aux pathologies chroniques
Du côté des génériques, les disparités sont également importantes (voir carte). Ile-de-France, Alsace et PACA sont plutôt à la traîne, avec moins de 95 classes thérapeutiques délivrées, contre plus de 111 en Pays-de-la-Loire.
Par ailleurs, les chances de se faire dépister et prendre en charge pour des pathologies lourdes, comme la sclérose en plaque (SEP), sont inégales : la densité de neurologues est supérieure de plus de 20 % à la moyenne nationale en Ile-de-France alors qu’elle est inférieure de plus de 20 % à la moyenne en Lorraine, Picardie, Normandie ou Champagne-Ardenne par exemple. En parallèle, les régions Alsace, Lorraine et Bourgogne dispensent environ 1,4 fois plus d’unités sur prescription que la moyenne nationale sur le marché de la SEP.
Enfin, le marché des vaccins, quant à lui, est plutôt atone : sur cinq ans, il est resté stable autour de 28 000 unités sur quatre ans, puis a baissé à 27 000 unités en 2011, probablement sous l’effet conjugué du fiasco de la gestion de la grippe H1N1 ainsi que des polémiques autour du vaccin Gardasil.
Pour Marie-Christine Didier, ces disparités régionales renforcent l’importance des nouvelles missions du pharmacien. Il pourra notamment « améliorer l’observance des traitements lourds et chroniques, les ajuster éventuellement », mais aussi s’occuper de dépistage et de prévention, en « encourageant les patients à mettre à jour leurs vaccins, voire en pratiquant le vaccin lui-même, dans les régions de désertification médicale ».
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