Même si le temps passé à gérer le problème a, en moyenne, légèrement diminué en 2018 par rapport à 2017 et 2016, le phénomène des ruptures de stock a continué à s’aggraver en 2018, avec notamment une forte progression des ruptures allant de deux à cinq jours malgré, maigre consolation, une baisse sensible des ruptures supérieures à 6 mois.
« Depuis quelques années, le remplacement des médicaments en rupture de stock est malheureusement devenu une activité quotidienne des officines : ce phénomène n’est pas seulement stressant et pénible pour les patients, mais peut sévèrement affecter leur santé », écrit le président du GPUE, Michal Byliniak (Pologne), dans l’introduction de ce document. Les classes thérapeutiques les plus concernées sont d’abord les vaccins et médicaments biosimilaires. Suivent les médicaments à visée ORL, articulaire, et endocrinologique, puis les antibiotiques et les médicaments du système nerveux central. Les produits de marque sont toujours plus touchés que les génériques.
Des solutions…
L’étude aborde ensuite les différentes solutions mises en place par les pharmaciens pour faire face à ces situations, solutions qui dépendent aussi de l’autonomie dont ils disposent dans chaque pays, notamment en matière de substitution générique ou de substitution thérapeutique, cette dernière étant autorisée dans plusieurs pays en cas de ruptures de stock sévère. Les autres réponses des pharmacies portent sur la délivrance des mêmes spécialités ou molécules que le produit manquant, mais dans des dosages différents, avec une modification de la posologie, pour tenir compte de ce changement. Dans quelques cas, les pharmaciens proposent aussi des préparations à la place des spécialités manquantes. Enfin, dans certains pays, les pharmaciens peuvent racheter des médicaments à des confrères, ou directement aux industriels, mais aussi les importer depuis l’étranger. Une procédure qui n’est pas toujours financièrement neutre pour la pharmacie, qui devra parfois payer plus cher un médicament qu’elle devra toutefois délivrer au tarif habituel.
... et des recommandations
À l’issue de cet aperçu, le GPUE formule cinq recommandations à destination des autorités de santé, des industriels et des pouvoirs publics. Il réclame en premier lieu le retour à des politiques économiques et commerciales « répondant d’abord aux besoins des patients », avec une réflexion sur l’impact des quotas nationaux et des importations parallèles. Ensuite, le GPUE rappelle que l’élargissement des compétences légales des pharmaciens leur offre de meilleures alternatives pour faire face aux ruptures de stock. Il réclame ensuite une collaboration plus efficace entre l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament, notamment en matière d’information. Le Groupement souhaite aussi que les pharmaciens qui doivent acheter des médicaments plus chers que sur leur marché national puissent obtenir des dédommagements financiers. Enfin, il plaide pour une « meilleure gouvernance » de la politique d’approvisionnement pharmaceutique, associant les autorités européennes et nationales, de même que tous les fabricants et distributeurs de médicaments.
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