LORSQU’IL s’agit d’évaluer le niveau des économies apportées par le médicament, il convient avant tout d’en préciser le cadre. Il y a d’une part ce qu’on appelle la régulation directe (ou financière) constituée par les baisses de prix, la substitution générique et les règles de prix sur les grands conditionnements ; et, d’autre part, les effets cumulés de la maîtrise médicalisée qui vise, elle, à modérer l’évolution des quantités prescrites. Autrement dit, il y a le jeu sur le prix de la boîte, et celui sur le nombre de boîtes délivrées au comptoir. Côté « prix de la boîte » justement, l’étude menée par le BIPE entre 2005 et 2012* montre que cette régulation financière a représenté, en moyenne par an, pas moins de 3,5 points d’économies sur les dépenses de médicaments présentées au remboursement. Quant à la régulation médicalisée, elle a permis d’économiser en moyenne un peu plus de 1 point de remboursements de spécialités par an (hors effet génériques déjà compté). Au total, si l’on cumule les économies apportées par les régulations directe et médicalisée, « on peut conclure que les gains de productivité sur le médicament en ville ont été de l’ordre de 4,5 % par an, en moyenne sur 2005-2011 », calcule le BIPE.
Une poussée d’économie en 2012.
Gérer la décroissance, tel est donc le défi posé à l’industrie pharmaceutique et à la chaîne de distribution du médicament tout entière. Un défi qui pourrait être de plus en plus difficile, car l’autre grand enseignement de l’étude menée par le BIPE est l’augmentation constante et croissante des gains de productivité pour l’assurance-maladie. « La régulation du médicament effectue un saut considérable en 2012 avec des gains de productivité directs de 7 % sur le médicament en ville », note le BIPE, qui souligne le fait que « la part du médicament dans les économies est sans rapport avec sa part dans les dépenses ». En effet, le médicament représente plus de la moitié des économies réalisées chaque année sur les dépenses maladie, alors qu’il ne représente que 15,2 % de l’ONDAM (2012).
Au terme de son analyse, le cabinet d’étude relève enfin qu’à cette pression constante exercée sur les dépenses liées au remboursement des traitements prescrits, il faut opposer les facteurs haussiers de la demande. Et de noter que « l’augmentation du nombre des patients traités pour des pathologies majeures, plus coûteuses, participe de façon importante à l’évolution des dépenses de médicaments remboursables ». Un phénomène confirmé par l’augmentation continue du nombre des patients en ALD (+ 4 % par an), alors que la population française n’augmente que de 0,6 % chaque année.
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