À l’occasion de la Semaine de la sécurité des patients qui se tient jusqu’au 24 novembre, la Haute Autorité de santé (HAS) dévoile une nette augmentation des déclarations d’événements indésirables graves liés aux soins (EIGS) en 2022, mais toujours très en deçà de leur nombre réel. Parmi ces signalements, près de 12 % concernent des erreurs médicamenteuses et iatrogénies.
Le 6e bilan annuel des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) compte 2 385 déclarations reçues en 2022, soit une augmentation de 27 % en un an. Pourtant, la HAS fait état d’une sous-déclaration et appelle tous les professionnels à déclarer et analyser plus systématiquement ces événements. Pour 73 % des EIGS, les causes immédiates sont bien identifiées et permettent la mise en place d’actions « correctrices pertinentes et réalistes ».
Parmi les types d’EIGS les plus déclarés, les « erreurs liées aux soins ou à l’organisation des soins » arrivent en tête (31,2 %) suivies des « actions du patient contre lui-même » (23,6 %) et des « erreurs médicamenteuses et iatrogénies » (11,9 %). En particulier, les erreurs de doses n’ont cessé d’augmenter ces 6 dernières années pour atteindre 58 % de l’ensemble des erreurs médicamenteuses déclarées en 2022.
Par ailleurs, ce bilan propose un focus sur les EIGS liés aux anticoagulants, au nombre de 270 déclarés en 2022 : 141 sont liés directement à l’anticoagulant utilisé, en majorité des héparines (56), davantage que des antivitamines K (AVK - 24) et des anticoagulants oraux directs (AOD – 22). La HAS note que « 136 de ces 141 EIGS sont causés par des erreurs médicamenteuses », principalement dues à une erreur de prescription (91). Quant aux 129 EIGS non liés directement à l’anticoagulant, ils concernent surtout des chutes de patient (115) ainsi que, dans une moindre mesure, des hémorragies massives découlant d’un geste traumatique chez des patients sous anticoagulant (7) et des retards de diagnostic (7).
Dans une infographie, la HAS met en avant que 56 % des EIGS touchent des patients de plus de 60 ans, 11,2 % sont liés à un acte diagnostique, tandis que 55,5 % sont associés à un acte thérapeutique et 39 % se déroulent sur une période vulnérable (nuit, week-end, jour férié). Les conséquences ? Ils causent le décès dans 48 % des cas, le pronostic vital est mis en jeu dans 30 % des cas et ils entraînent un probable déficit fonctionnel permanent dans 22 % des cas. Selon l’analyse de la HAS, 51 % des EIGS auraient pu être évités.
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