Selon un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), le nombre d’antibiotiques administrés aux animaux repart à la hausse pour la première fois depuis plus de dix ans. Une tendance peut être liée à l’arrêt de fabrication de certains vaccins.
Entre 2022 et 2023, l’administration d’antibiotiques aux animaux a progressé de 6,5 %. Un constat notable alors que le recours à cette classe de médicaments pour le bétail ou pour les animaux de compagnie avait chuté de 48 % depuis 2011. Cependant, les antibiotiques dits critiques, dont le maintien de l’efficacité est crucial pour la médecine humaine, ne sont pas concernés par cette hausse et les niveaux d’exposition des animaux à ces antibiotiques restent faibles.
Selon l’analyse de l’ANSES, qui vient de publier un rapport sur ce sujet, « un palier » a peut-être été atteint alors que diminuer l’exposition des animaux aux antibiotiques est un objectif affiché des autorités depuis déjà plusieurs années, ceci afin de prévenir les risques d’antibiorésistance. Le plan Ecoantibio 3, en vigueur depuis un an, prévoit notamment de réduire de 15 % le niveau d'exposition des chats et des chiens aux antibiotiques d'ici à 2028.
Cette augmentation du recours aux antibiotiques entre 2022 et 2023 s'observe chez les bovins (+6 % sur un an), les porcs (+8 %), les lapins (+10 %) et les volailles (+16 %), mais aussi chez les chiens et les chats. « Cette hypothèse sera à confirmer en 2024 », indique l’ANSES, qui appelle au maintien des efforts en place pour éviter « une tendance générale à la hausse dans certaines filières ». On observe en particulier une plus forte exposition à la colistine, phénomène qui pourrait « être en partie lié à l’arrêt de fabrication de certains vaccins », avance le rapport, même si donner une explication claire de cette tendance reste difficile, faute d'études suffisantes menées en France sur le sujet.
Alors qu’a lieu la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens du 18 au 24 novembre, Santé publique France rappelle que « de nouveaux outils ont été développés pour aider les professionnels de santé à améliorer la prévention des infections et à promouvoir le bon usage des antibiotiques pour prévenir l’antibiorésistance ». Un effort global qui porte ses fruits. Ainsi, une baisse de la résistance des E. coli aux céphalosporines de 3e génération et aux fluoroquinolones est observé depuis quelques années, sauf chez les équidés. Afin d’encourager un recours responsable et pertinent aux antibiotiques, chez les animaux mais aussi chez les humains, l’agence de santé publique va diffuser cet hiver une campagne pour porter le message suivant : « Les antibiotiques, bien se soigner, c’est d’abord bien les utiliser ».
Avec l’AFP.
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