Une étude sur les médicaments falsifiés montre que les Africains considèrent ne pas être suffisamment informés des dangers de ce fléau.
Le trafic de médicaments falsifiés dans le monde est estimé à près de 200 milliards de dollars, soit plus que la prostitution et le commerce illicite de marijuana*. Il touche particulièrement l'Afrique, comme l'explique Geoffroy Bessaud, directeur de la coordination anticontrefaçon de Sanofi : « Les médicaments falsifiés constituent une menace majeure pour la santé en Afrique, sachant que des centaines de milliers, voire des millions de personnes y sont exposées sur l’ensemble du continent. » Pourtant, de nombreux Africains considèrent ne pas être suffisamment informés des dangers que représentent les médicaments contrefaits, selon une étude réalisée en avril 2018, afin de recueillir des données de référence pour comprendre la perception de la falsification de médicaments par les patients dans différentes régions du monde**.
Cette étude révèle ainsi que 97 % des personnes interrogées considèrent ne pas disposer de suffisamment d’informations sur les médicaments falsifiés pour se prémunir du risque que représentent les médicaments contrefaits, même si elles ont connaissance de leur existence, et que 44 % d’entre elles y ont déjà été exposées. Depuis 2013, l’OMS a reçu 1 500 signalements de produits de qualité inférieure ou falsifiés. Parmi ceux-ci, les antipaludiques et les antibiotiques sont les plus fréquemment cités. La plupart de ces signalements (42 %) proviennent de la région Afrique de l’OMS. Les contrefaçons peuvent contenir des principes actifs en quantité insuffisante ou ne contenir aucun principe actif, voire des impuretés ou encore des substances toxiques.
Dans de nombreux pays africains, entre 20 et 30 % des médicaments présents sur le marché sont des médicaments falsifiés et ce pourcentage peut être supérieur selon la classe thérapeutique concernée, estime l'OMS. Les médicaments falsifiés peuvent être vendus en Afrique par les pharmacies s’approvisionnant auprès de centres de distribution publics officiels mal contrôlés, mais leur commerce en ligne présente encore plus de risques. Internet est devenu l’un des principaux vecteurs de commercialisation des faux médicaments. De fait, un médicament sur deux vendu sur un site Internet dissimulant son adresse physique est un faux. Pourtant, l’étude montre que près d’un quart des personnes interrogées se sont déjà procuré des médicaments en ligne, même si la majorité d’entre elles reconnaît avoir pris un risque. La première raison qui motive les achats de médicaments en ligne est l’accessibilité à des spécialités médicales non disponibles dans le pays. Vient ensuite le souci de payer moins cher et de gagner du temps ou de pouvoir acheter en toute discrétion.
* Source : World economic forum, global risks, sixth edition, An initiative of the risk response network, 2011, p. 23. IRACM 2015.
** Réalisée en ligne auprès d’un panel de 2 519 personnes dans cinq pays d’Afrique francophone et anglophone (Égypte, Nigeria, Côte d’Ivoire, Kenya et Afrique du Sud).
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