Le Quotidien du pharmacien. Le réseau Giphar a récemment rejoint le Think tank Biosimilaires, groupe de réflexion constitué jusqu’alors de producteurs de biosimilaires, de médecins et d’associations de patients. Quelles sont vos motivations ?
Jean-Baptiste de Coutures. Nous avons rejoint ce think tank en fin d’année dernière, lorsque la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020 a été votée et a abrogé le droit de substitution biosimilaire par le pharmacien. Notre motivation, c’est l’intérêt du patient, car c’est lui qui prend le traitement. Nous devons analyser l’impact sur l’observance et nous assurer qu’il n’y a pas de risque de confusion.
Justement, quelle est la position de Giphar quant à ce droit de substitution et quant à son abrogation ?
Jusqu’alors le débat autour des biosimilaires était axé sur l’économie, et il ne faut pas écarter cet enjeu. Cependant, depuis la LFSS 2014 qui a autorisé le droit de substitution biosimilaire, jusqu’à la LFSS 2020 qui a abrogé ce droit, nous assistons à une situation de blocage puisque la substitution n’a jamais pu devenir réalité. Pour que la situation évolue, il est nécessaire que toutes les parties prenantes se mettent autour d’une table. C’est dans ce sens que Giphar a souhaité rejoindre le Think tank Biosimilaires : nous sommes le premier groupement à nous engager dans cette idée de co-construction. Nous sommes convaincus que, dans certains cas, il n’y a aucun danger à la substitution biosimilaire par le pharmacien, mais nous sommes aussi conscients que des risques peuvent se présenter dans certaines classes de biosimilaires. Le think tank va nous permettre d’étudier au cas par cas, chaque médicament biologique et ses biosimilaires, de proposer des processus validés par tous, de mettre à plat les règles d’interchangeabilité et de répondre à des questions pratiques comme : quelle attitude adopter face à une rupture de stock ?
Le gouvernement doit mettre en place un groupe de travail avec les différentes parties prenantes qui doit notamment se pencher sur l’interchangeabilité et la substitution biosimilaire. Qu’en attendez-vous ?
J’attends de ce groupe de travail de pouvoir tout mettre sur la table et tout se dire. Et si le réseau Giphar a la possibilité de participer à ce groupe, j’en serai ravi, cela nous permettra de poursuivre notre objectif de co-construction avec tous les acteurs concernés par les biosimilaires.
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