Dans sa liste noire 2022, la revue « Prescrire » épingle 89 médicaments vendus en France qui, selon elle, ne devraient plus être prescrits.
Pour la dixième année consécutive, Prescrire publie son bilan des médicaments qu'il conviendrait, selon la revue, d'écarter pour mieux soigner. Parmi les nouveautés, la fenfluramine (Fintepla). « La fenfluramine est un vieil amphétaminique qui n'était plus vendu depuis 1997. Elle est devenue autorisée dans la maladie de Dravet, une forme rare et grave d’épilepsie infantile, alors qu’elle expose à des risques cardiovasculaires graves à long terme », du même type que ceux du Mediator, estime « Prescrire ».
En revanche, des médicaments ont été retirés de la liste noire : les gliflozines, la ciclosporine en collyre et la cimétidine. Et ce en raison d’une certaine efficacité dans des situations particulières. Les gliflozines (ou inhibiteurs du SGLT2) ont globalement une balance bénéfices-risques défavorable en prévention des complications du diabète de type 1 ou de type 2. Toutefois, la dapagliflozine a montré une réduction de la mortalité totale chez des patients ayant une atteinte rénale modérée ou sévère, dont la majorité était diabétique. Chez certains patients gênés par une insuffisance cardiaque dans leurs activités physiques malgré un traitement optimisé, elle a aussi réduit la fréquence des complications graves de l’insuffisance cardiaque, mais sans démonstration solide d’un effet sur la mortalité. « Prescrire » rappelle néanmoins que toutes les gliflozines ont un profil d’effets indésirables chargé (infections urogénitales, infections cutanées graves au niveau du périnée, acidocétoses, et peut-être augmentations du risque d’amputation des orteils). « Les gliflozines ont donc été retirées de la liste noire 2022, mais il reste difficile de cerner quels sont les patients à même de tirer un réel bénéfice de leur action », conclut la revue.
Autre retour en grâce : la ciclosporine en collyre. Tout d’abord autorisée - et à éviter - dans la sécheresse oculaire avec kératite sévère (sous le nom d’Ikervis), elle est devenue aussi autorisée dans les formes sévères de kératoconjonctivite vernale, une forme rare d’allergie saisonnière sévère (sous le nom Verkazia), situation dans laquelle elle est parfois une option quand la poursuite d’un corticoïde en collyre n’est pas souhaitable.
Enfin, la cimétidine n’est plus à écarter. Cet anti-histaminique H2 autorisé dans divers troubles gastro-œsophagiens, exposant à de nombreuses interactions médicamenteuses, mieux vaut donc lui préférer d’autres antihistaminiques H2. Toutefois, fin 2021, en France, en raison de l’indisponibilité de la ranitidine, la cimétidine est le seul antihistaminique H2 avec une forme adaptée à une prise par des nourrissons atteints de reflux gastro-œsophagien compliqué par une œsophagite. Elle constitue alors une alternative à l’oméprazole.
Par ailleurs, trois médicaments ont été retirés du bilan à la suite de leur arrêt de commercialisation. L’attapulgite (Actapulgite et Gastropulgite), Duavive et Cortisal.
Bien entendu, de nombreuses spécialités restent à éviter selon « Prescrire ». Notamment, des hypocholestérolémiants (Befizal, Lipanor, Lipanthyl), ou d’autres spécialités de cardiologie (Procoralan, Ikorel, Alteis, Olmetec, Vastarel…), de diabétologie (gliptines), dans l’ostéoporose (Prolia), dans les troubles cognitifs de patient âgé (Tanakan). Pour consulter toute la liste noire, cliquer ici.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %