Depuis le 24 mai, la prescription de prégabaline est effectuée sur ordonnance sécurisée obligatoire, et la durée maximale de prescription est réduite à 6 mois. De plus, la poursuite du traitement nécessitera une nouvelle prescription.
« Cependant, le chevauchement des ordonnances reste autorisé afin d’éviter toute interruption brutale du traitement chez les patients épileptiques », précise l’ANSM.
Aujourd’hui, le pharmacien ne peut donc délivrer de la prégabaline que sur présentation d’une ordonnance sécurisée, mensuelle, qu’il pourra renouveler 5 fois maximum sur mention expresse du prescripteur. Le médicament « doit être délivré dans les plus petits conditionnements possibles, adaptés à la prescription », ajoute l’ANSM.
Mésusage en augmentation
Ces restrictions ont été mises en place en raison d’un risque de pharmacodépendance, d'abus et d'usage détourné avec la prégabaline. Ce risque est déjà connu et suivi depuis 2012, mais les dernières données du réseau d’addictovigilance montrent que le phénomène s’est accentué en 2019 et qu’il s’est poursuivi durant le confinement.
Selon 234 notifications analysées en 2019, les utilisateurs sont majoritairement des hommes (82 %), d’âge moyen 27 ans et ayant obtenu la prégabaline illégalement (47 %). La finalité d’usage est la défonce, l’euphorie et l’antalgie. 69 % des utilisateurs ont des antécédents d’abus ou sont des polyconsommateurs. Les principales complications liées à l’abus et au mésusage de la prégabaline sont un coma, des troubles de la conscience, une désorientation, une confusion, allant parfois jusqu’au décès.
Outre la prescription sur ordonnance sécurisée, la prescription de prégabaline doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Notamment, « la molécule doit être utilisée avec prudence chez les patients ayant des antécédents d’abus médicamenteux et/ou de toxicomanie », indique l’ANSM. De plus, le patient doit être surveillé pour détecter tout signe d'abus, de mésusage ou de dépendance à ce médicament, qui peuvent se traduire, par exemple, par le développement d'une tolérance, une augmentation de la dose ou le signalement d’un comportement de recherche de médicaments.
Par ailleurs, la prégabaline a montré qu’elle pouvait augmenter le risque d’overdoses aux opiacés : cela peut concerner des patients sous médicaments de substitution aux opiacés, mais aussi les sujets traités pour douleur chronique. Ainsi, « toute prescription concomitante de prégabaline avec des opioïdes doit être effectuée avec précaution », souligne l’ANSM. L’agence sanitaire précise également que le risque de dépendance primaire existe (sans antécédents d'abus médicamenteux), mais qu’il est peu connu des professionnels de santé : la prescription de prégabaline doit être non anodine, même chez les sujets sans antécédents d’abus.
Un arrêt à préparer
Lorsque l’arrêt du traitement est envisagé, la posologie doit être diminuée progressivement pour éviter un syndrome de sevrage. Enfin, chez les patients présentant un risque d’abus ou de mésusage, un report des prescriptions vers la gabapentine (Neurontin et génériques) doit être signalé si besoin au Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP).
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