71 %. Telle est la proportion d’officines qui disposent désormais d’un espace dédié au libre accès, indique l’AFIPA, en se fondant sur des statistiques de l’Observatoire du libre accès publié par Celtipharm. Pour ces pharmacies, le pari semble gagnant, puisque l’association indique que leur chiffre d’affaires sur ce marché est en moyenne supérieur de 5 % à celui des officines n’ayant pas d’espace dédié au libre accès.
Mais ce constat cache des situations très disparates d’une pharmacie à l’autre. Seulement 44 % d’entre elles ont totalement réaménagé leur espace de vente pour mettre en valeur le libre accès, tandis que 14 % disposent de moins de deux mètres de linéaire dédiés, soit moins de trois étagères. Les officines ayant un espace libre accès, ont également vu leurs ventes de produits d’automédication (remboursable et non remboursable inclus) augmenter de 3 %. Parallèlement, les prix, eux, sont plutôt orientés à la baisse. « Alors que l’inflation a atteint 6,7 % depuis 2008, les tarifs des spécialités en libre accès ont baissé de 3,3 %, ce qui donne donc une baisse totale de 10 % par rapport à l’inflation », souligne Pascal Brossard, président de l’AFIPA, qui estime que « les industriels et les pharmaciens ont joué le jeu et fait des efforts sur les prix ». Par ailleurs, les écarts de prix d’une officine à l’autre, souvent pointés du doigt lors des enquêtes d’associations de consommateurs, ont désormais tendance à se resserrer. « Ils ont été divisés par trois en dix ans », note Pascal Brossard.
Un marché de marques.
Malgré des prix en baisse, ou peut-être grâce à cela, le marché de l’automédication reste dynamique. Il affiche une croissance de +1,9 % en 2011, soit 2,1 milliards d’euros, contre -1,3 % pour le marché de la prescription (26,7 milliards d’euros)*. « Alors que l’activité totale de l’officine chute de 0,7 % en 2011, l’automédication est l’un des rares marchés de la pharmacie en progression depuis trois ans », remarque le président de l’AFIPA. Et de citer plusieurs causes contribuant, selon lui, au dynamisme du marché : le délistage, les campagnes publicitaires, les innovations galéniques et la croissance du libre accès. « L’automédication est ainsi le deuxième marché du pharmacien et le premier des produits non remboursés », indique-t-il. Il est porté par des marques phares en forte croissance, telles qu’Oscillococcinum (+ 9 millions d’euros), Doliprane (+ 6 millions d’euros), Magnevie (+ 5,5 millions d’euros) ou encore Voltarène (+ 4,9 millions d’euros). Le top 10 des ventes de marques d’OTC strict en valeur est quant à lui dominé par Humex, suivi par Oscillococcinum, Daflon et Strepsils.
« L’automédication est essentiellement un marché de marques, où la confiance est primordiale », observe Pascal Brossard. Les dix références en tête du classement représentent d’ailleurs à elles seules une croissance de +50 millions d’euros en 2011. En outre, l’évolution des ventes en 2011 concerne principalement quatre grands segments : l’antalgie, qui contribue le plus à la croissance de l’automédication, avec +23,2 millions d’euros en 2011 ; les vitamines et suppléments minéraux (+ 16,3 millions d’euros) portés par le déremboursement des magnésiums en juillet 2010 ; les voies respiratoires (+7,7 millions d’euros) ; et les substituts nicotiniques (+7,1 millions d’euros), qui ont bénéficié du développement des patchs en grand format et de l’augmentation des prix du tabac. Ces évolutions sont intervenues alors que les pathologies hivernales et la grippe ont été quasiment absentes en 2011.
Pour Pascal Brossard, « l’automédication se distingue dans la morosité de l’officine ». Il espère une poursuite du développement de l’OTC en officine, afin de rattraper le retard français par rapport à d’autres pays européens dans ce domaine. « En France, l’OTC représente entre 6 et 7 % du marché des médicaments, alors que beaucoup de pays européens atteignent 12 à 13 %. Notre objectif est de parvenir à 10 % dans cinq ans », conclut-il.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %