DE NOMBREUX changements interviennent actuellement au comptoir. Plusieurs mesures inscrites dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2011 viennent d’entrer en vigueur, ou sont en passe de l’être. Par exemple, il va falloir expliquer pourquoi le reste à charge est un peu plus important que d’habitude, alors que la vignette n’a pas changé de couleur. L’exercice devrait être répétitif. Car le 2 mai prochain, plus de 1 200 spécialités verront leur prise en charge abaissée, selon la liste publiée au « Journal officiel » (JO) du 6 avril.
Baisses de remboursement.
En effet, les médicaments allopathiques et homéopathiques à vignette bleue ne seront bientôt plus remboursés à 35 %, mais à 30 %. Quatre taux vont désormais cohabiter : 100 % (vignette blanche barrée), 65 % (vignette blanche), 30 % (vignette bleue) et 15 % (vignette orange). Dans le même temps, les dispositifs médicaux voient leur taux de prise en charge réduit de 5 %, pour être ramené à 60 %. Malgré les réserves émises, la décision est prise et, à partir du 2 mai, l’assurance-maladie procédera aux remboursements sur la base des nouveaux taux. « La date de référence du taux de remboursement est la date de facturation et non la date de prescription, ni la date de délivrance », souligne à ce sujet l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) dans les « Informations professionnelles » du 14 avril.
Déremboursement des sets de pansements.
Déjà, au début du mois, les patients avaient vu les sets de pansement complètement déremboursés. Mais la situation ne pourrait être que temporaire. En effet, pour être remboursables, les sets doivent désormais figurer sur la liste des produits et prestations remboursables, dite LPPR. Et « les entreprises qui les commercialisent ont déposé des dossiers de demande d’inscription qui font actuellement l’objet d’une évaluation », indique l’UNPF. En attendant, le syndicat précise qu’un set de pansement est défini comme un ensemble de produits dont certains sont, à titre individuel, remboursables s’ils font l’objet d’une prescription. Quoi qu’il en soit, prévient l’UNPF, toute facturation de sets de pansement effectuée depuis le 1er avril fera l’objet d’un rejet de la part de l’assurance-maladie.
Limitation des bandelettes pour lecteur de glycémie.
Quelque temps plus tôt, les diabétiques de type 2 ont, quant à eux, vu la prise en charge des bandelettes pour lecteur de glycémie officiellement limitée à 200 par an (« JO » du 27 février). Plus précisément, sont concernés par la mesure, les patients non-insulinodépendants traités par insulinosécréteurs* ou ceux dont le suivi de la glycémie est un instrument d’éducation permettant d’apprécier l’effet de l’activité physique, de l’alimentation et du traitement. Sans réellement contester cette disposition, de nombreux officinaux se demandent toutefois comment comptabiliser le nombre de bandelettes déjà délivré à un patient. Un casse-tête qui pourrait générer des conflits au comptoir.
Les FOLM à la rescousse.
Dans un peu moins d’un mois, les pharmaciens devraient pouvoir dispenser un nouveau type de générique de forme orale à libération modifiée différente de celle du princeps, alias FOLM, que certains appellent aussi « quasi génériques ». Les premiers à arriver sur le marché sont des spécialités à base d’ésoméprazole sous forme de gélules gastrorésistantes. Leur molécule de référence, l’Inexium, se présente, lui, sous forme de comprimés gastrorésistants. Quelques génériqueurs les commercialisent déjà, mais avant de pouvoir être substitués, ces génériques FOLM doivent encore être inscrits au répertoire, même si les groupes sont d’ores et déjà créés. Rappelons que, d’un point de vue économique, les avantages octroyés aux pharmaciens pour développer les génériques s’appliquent également aux FOLM : remise commerciale de 17 % et égalité entre la marge du générique et celle du princeps. Pour les pouvoirs publics, le lancement de ces génériques FOLM représente un nouvel outil pour contrer les stratégies de contournement de la substitution mises en place par certains laboratoires de princeps et développer encore un plus le marché. L’enjeu est de taille puisque, en 2010, les génériques ont permis à l’assurance-maladie d’économiser pas moins de 1,8 milliard d’euros.
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