LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- L’augmentation de 5,5 à 7 % de la TVA sur les médicaments conseil a-t-elle des conséquences sur le marché de l’automédication ?
PASCAL BROSSARD.- Non, je pense que cette augmentation de TVA n’aura aucun impact. Il y a deux possibilités : soit il n’y aura aucune augmentation de prix, soit la hausse sera très faible. En effet, avec une hausse de TVA de moins de 2 %, les distributeurs ont plutôt tendance à ne pas répercuter la nouvelle taxe et à prendre sur leur marge. Nous étions contre cette mesure, car nous estimons que les produits d’automédication sont des produits de première nécessité. Cependant, le gouvernement ne s’est pas montré ouvert à la discussion sur ce thème…
Que change, en pratique, l’arrivée de la loi pour le renforcement de la sécurité des médicaments, pour l’industrie des spécialités conseils ?
Nous sommes principalement touchés par les mesures de contrôle sur la publicité, qui devront être effectuées a priori pour la presse spécialisée. Nous devions déjà obtenir un visa a priori pour les publicités envers le grand public. Avec ces nouvelles exigences, nous craignons d’être confrontés à un encombrement de l’Agence du médicament (AFSSAPS), qui risque de ne pas être en mesure de traiter les deux types de publicités. Nous souhaiterions que ce contrôle soit plutôt confié à l’autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), afin de décharger l’AFSSAPS. Par ailleurs, nous redoutons aussi une plus grande sévérité de l’AFSSAPS sur les autorisations de mise sur le marché (AMM) de produits utilisés depuis longtemps, qui n’ont pas toujours bénéficié d’études sur de grandes cohortes. Nous craignons que l’agence ne se fonde sur des niveaux d’exigence démesurés et qu’elle nous demande des études cliniques que nous n’avons pas forcément les moyens de mener. Le projet de réévaluer les AMM de produits datant d’avant 2005 fait également peser une menace supplémentaire sur des produits anciens.
Comment réagissez-vous face aux demandes répétées de la grande distribution de vendre des médicaments dans ses rayons ?
L’automédication doit être gérée par les officines. Le réseau officinal convient parfaitement pour le développement de l’automédication, car il offre toutes les garanties de traçabilité, de respect de nos produits sur le plan réglementaire et de présence continue de personnel qualifié. De plus, l’argument de la grande distribution sur les prix ne tient pas, car nous voyons bien que le libre accès a fait baisser les prix et que les pharmaciens, comme les industriels, ont joué le jeu.
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