RÉUNION au sommet la semaine dernière à la Chambre de commerce et d’industrie de Versailles : les trois syndicats de pharmaciens étaient présents, aux côtés de Jean Parrot, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, et de Renaud Nadjahi, président du syndicat des pharmaciens des Yvelines. Objectif : présenter la campagne Pharmaciens Prévention Vaccination qui porte sur le DTCP (Diphtérie tétanos coqueluche poliomyélite).
Pourquoi ce choix ? Parce que les officinaux ont fait un constat simple mais inquiétant : si la loi de 2004 prévoyait un taux de couverture vaccinale de 95 % environ, la réalité est bien différente. « Nous sommes loin de cet objectif, précise Renaud Nadjahi. Si le taux de vaccination à la sortie du lycée est de 90 %, il chute ensuite à 40-50 %. Pour la coqueluche, il tombe à 2 % ! »
Désireux de montrer aux pouvoirs publics l’importance de leur rôle en termes de santé publique, les syndicats ont donc décidé de mobiliser les pharmaciens du département, où l’on dénombre environ 470 officines.
La campagne ciblera les jeunes adultes, entre 18 et 40 ans. Une population à risques, compte tenu de ses loisirs – voyages, jardinage – et qui a l’âge de devenir parent. « Cela pose problème car un nourrisson ne pouvant être vacciné entre 10 jours et deux mois contre la coqueluche, si les parents ne le sont pas, les risques de transmission de maladies sont importants », poursuit Renaud Nadjahi.
La rémunération en ligne de mire.
Les pharmaciens des Yvelines – grâce au soutien du laboratoire GSK, partenaire de l’opération – vont donc animer la campagne. « L’objectif de leur action est d’augmenter le taux de couverture vaccinale du DTCP pour la population adulte. Si les pharmaciens participent en nombre, ils donneront ainsi tous les arguments aux syndicats pour négocier leurs honoraires dans le cadre des nouvelles missions prévues par la loi », souligne Pierre Harmel, délégué départemental de l’Union nationale des pharmacies de France pour les Yvelines. Deuxième atout pour les blouses blanches : renforcer leur rôle auprès du médecin avec lequel ils seront en lien. Ils formeront ensemble une chaîne de prévention vertueuse.
« Deux campagnes de quatre mois chacune sont programmées, explique Brigitte Beaujean, pharmacien titulaire à Montigny-le-Bretonneux, l’une qui démarrera à la rentrée scolaire et se poursuivra jusqu’en décembre prochain, et l’autre s’échelonnant d’avril à juillet 2010. Dans nos officines, nous initierons l’intérêt des patients pour la vaccination, et nous les inviterons à contacter leur médecin le cas échéant. »
Côté pratique, les pharmaciens pourront cibler les personnes potentiellement concernées par le vaccin, grâce à la carte Vitale.
C’est le laboratoire GSK qui mettra des outils de formation à la disposition des pharmaciens, grâce à la mise en ligne, cet été, d’un site dédié (2). Brochures, vidéo interactive, questions pratiques pour anticiper les interrogations des patients au comptoir – que dois-je faire pour conserver mon vaccin par exemple ? – seront accessibles.
GSK a également travaillé sur l’affiche de la campagne afin d’agir sur l’attention des parents. Le slogan ? « La vaccination, ce n’est pas que pour les enfants ». Car c’est bien là que le bât blesse : les officinaux devront se battre contre les idées reçues.
Également partenaire du projet, la Caisse d’assurance-maladie des Yvelines évaluera les résultats de cette campagne, pour s’assurer de sa réussite. Elle sera déployée dans d’autres départements, puis sur le plan national, en cas de succès. Vu la motivation des pharmaciens des Yvelines, gageons que le pari sera tenu.
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