TROIS ANS après l’ouverture d’espaces consacrés à l’automédication dans les grandes chaînes comme Coop (qui applique des ristournes de 22,5 %) Leclerc-Conad (-25 à 30 %) ou encore Auchan, la situation est loin d’être claire. Du moins en ce qui concerne les prix. Les études publiées par deux instituts transalpins démontrent que les hypermarchés appliquent en moyenne une ristourne de 17 % sur les prix appliqués en pharmacie et de 13 % en parapharmacie. Les pharmaciens, en revanche, déclarent que tout dépend de la politique appliquée par chaque point de vente. En clair, les pharmacies peuvent baisser ou augmenter le prix d’un produit depuis la libéralisation. Du coup, pour être sûr d’économiser, le consommateur devrait longuement enquêter sur le terrain avant d’effectuer ses achats.
Selon une enquête publiée en 2008 par l’Observatoire des prix et des marges (L’Osservatorio prezzi del Codici), le décret Bersani aurait favorisé une baisse importante des prix de certains produits. Dans certains supermarchés, le prix d’une boîte d’Antalgil (anti-inflammatoire) chute de 17 % par rapport au coût appliqué en pharmacie. Autre exemple : les préparations buccales antiseptiques, dont le prix diminue de 50 % dans les supermarchés. Ou encore, l’Actigrip, facturé à 5,58 euros en moyenne en pharmacie contre 3,48 euros dans les supermarchés.
En septembre dernier, l’association des consommateurs, Federconsumatori, a mené sa propre enquête. Selon Federconsumatori, les Italiens peuvent économiser en moyenne jusqu’à 70 centimes sur un produit vendu dans les hypermarchés. Ainsi, une famille qui dépenserait 164,80 euros en pharmacie débourserait 146,18 euros en effectuant un achat identique dans une grande surface.
Vers un retour du monopole pharmaceutique.
Mais, pour les pharmaciens italiens, ces études sont « approximatives ». C’est ce qu’affirme Carla Deberna, titulaire d’une pharmacie située dans les Abruzzes, la région dévastée par un terrible tremblement de terre en avril dernier. « Depuis la libéralisation, il faut encore plus fidéliser le client, d’où une variation des prix en fonction des pharmacies. Du coup, on peut difficilement parler de véritable différence entre les prix pratiqués dans les grandes surfaces et les pharmacies », détaille Carla Deberna. Alors que doit faire le consommateur ? « Passer en revue plusieurs pharmacies pour comparer les prix », répond Carla Deberna, qui souhaite que le gouvernement Berlusconi corrige le décret introduit par son prédécesseur.
C’est d’ailleurs ce qui pend au nez des Italiens, deux projets de loi ayant été déposés au parlement pour interdire la vente des médicaments ailleurs que dans les pharmacies. L’adoption de ces deux projets impliquerait la fermeture, d’ici à une dizaine d’années, de toutes les parapharmacies implantées sur le territoire italien. Sans compter une forte augmentation du taux de chômage. Et surtout, quelque 70 millions de pertes pour les consommateurs qui ne pourraient plus économiser en se retournant vers les grandes surfaces, affirment les deux enseignes qui ont multiplié les corners depuis la libéralisation, à savoir Leclerc-Conad et Coop. Pour ses 94 points de vente, le groupe Coop a d’ailleurs recruté 270 pharmaciens et Leclerc-Conad une centaine. Au niveau national, le ministère de la Santé a recensé 273 points de vente dans les hypermarchés au niveau national, ce qui représente 3,9 % du chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble des parapharmacies italiennes, soit 77 millions d’euros en 2008.
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