À compter du 24 mai, la prégabaline (Lyrica et génériques) devra obligatoirement être prescrite sur ordonnance sécurisée. Elle ne pourra être renouvelée en pharmacie que 5 fois sur mention du prescripteur, permettant une délivrance de 6 mois de traitement maximum. Si nécessaire, une nouvelle visite médicale est à prévoir tous les 6 mois.
Ces nouvelles mesures ont été prises « en raison d’une augmentation importante des cas d’addiction et d’abus de la prégabaline observée dans les dernières enquêtes du réseau des centres d’addictovigilance », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). La prégabaline est un médicament indiqué dans les douleurs neuropathiques, certaines formes d’épilepsie et de trouble anxieux généralisé. En 2019, 234 cas d’abus, de dépendance et d’usage détourné ont été notifiés, contre 106 en 2018 et 18 déclarations en 2016. « Les personnes concernées sont majoritairement des hommes jeunes (27 ans en moyenne) dont des mineurs en situation de précarité, et parfois en détention ou centres de rétention administrative, détaille l’ANSM, en ajoutant que l’usage détourné est essentiellement à visée de défonce/euphorie dans un contexte de polyconsommation de substances psychoactives, mais aussi à visée anxiolytique, antalgique ou hypnotique. Dans plus de la moitié des cas, elle est ainsi associée à une autre substance, majoritairement une benzodiazépine (65 %), en particulier le clonazépam. » Pour ces 234 cas notifiés d'abus et de dépendance, la prégabaline a été obtenue illégalement dans près de la moitié des cas (ordonnance falsifiée, nomadisme ou achat de rue). De plus, selon l’enquête OSIAP 2019 qui a collecté 429 déclarations d’ordonnance falsifiée, la prégabaline est devenue en 2019 la première substance faisant l’objet d’ordonnance falsifiée.
Coma et confusion
Rappelons que les principales complications liées au mésusage de la prégabaline sont un coma, des troubles de la conscience, une désorientation, une confusion. Par ailleurs, la prégabaline pourrait diminuer le seuil de tolérance aux opioïdes, ce qui entraînerait un risque augmenté de dépression respiratoire et de décès liés aux opioïdes. En effet, des cas d'insuffisance respiratoire, de coma et de décès ont été rapportés chez des patients traités par prégabaline et opioïdes et/ou d’autres médicaments dépresseurs du système nerveux central. Ce risque peut concerner des patients sous traitement de substitution aux opiacés, et des sujets traités pour douleur chronique. Toute prescription concomitante de prégabaline avec des opioïdes devra donc être effectuée avec précaution.
L’ANSM souligne également que le risque de dépendance primaire existe, mais qu’il est peu connu des professionnels de santé : la prescription de prégabaline doit être non anodine, même chez les sujets sans antécédents d’abus.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %