Dans un monde médical dominé par l'evidence based medecine, il est tout à fait normal de s'interroger sur les bénéfices thérapeutiques de l'homéopathie. Les acteurs de l'homéopathie eux-mêmes souhaitent apporter des preuves d'efficacité, non pas pour se justifier auprès de leurs détracteurs, mais pour assouvir leur curiosité et transformer leur conviction en certitude scientifique. Et ce ne sont pas les récentes déclarations des Académies des sciences européennes (EASAC) qui les feront changer d'avis. Principal promoteur de l'homéopathie en France, le laboratoire Boiron cherche depuis des années à comprendre cette médecine mystérieuse de Samuel Hanneman. C'est dans cette démarche que s'inscrit l'étude EPI 3 commandée et financée par le laboratoire lui-même. Mise en place dans les années 2000, cette étude observationnelle vise à comparer les pratiques des médecins généralistes homéopathes versus les médecins de pratique conventionnelle. L'objectif initial était économique, pour justifier auprès des pouvoirs publics la prise en charge de l'homéopathie par la collectivité. Au final, cette étude en vie réelle correspond à la plus grande étude réalisée en médecine générale. Elle a fait l'objet de 11 publications dans des revues scientifiques internationales, dont les dernières ont été révélées récemment.
Une étude réalisée sur plus de 8 000 patients français
L'étude EPI 3 a été menée entre 2005 et 2012 auprès de 825 médecins généralistes français se distinguant par leur pratique médicale. Trois groupes ont été définis : les médecins généralistes de pratique conventionnelle, les médecins généralistes de pratique mixte, et les médecins généralistes homéopathes. En tout, l'étude a concerné une cohorte de 8 559 patients répartis en trois groupes de pathologies : les douleurs musculo-squelettiques (DMS) pour 1 153 patients, les troubles anxio-dépressifs et du sommeil (SAD) pour 710 patients, et les infections des voies aériennes supérieures (IVAS) pour 518 patients. Ces ensembles de maladies représentent des motifs fréquents de consultation en médecine générale. En outre, des réponses existent en allopathie comme en homéopathie pour les traiter. Chaque patient a été suivi pendant un an. Pour chaque catégorie, trois critères de jugement ont été retenus : l'évolution clinique des patients, l'impact sur la consommation médicamenteuse et la survenue de complications.
Dans tous les groupes de maladies, les résultats démontrent la non-infériorité de l'homéopathie comparativement à un traitement allopathique. Une amélioration clinique comparable était rapportée chez les patients quel que soit le traitement médicamenteux, allopathique ou homéopathique. De même, la survenue de complications a été comparable pour tous les traitements, dans tous les groupes de maladie. Autrement dit, l'homéopathie n'entraîne pas de perte de chance pour les patients.
Une moindre consommation d'antibiotiques et de benzodiazépines
Dans le groupe de DMS, la consommation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) a été divisée par deux parmi les patients ayant reçu de l'homéopathie, de façon non exclusive. Les auteurs évoquent un intérêt d'ordre iatrogénique, avec une moindre exposition aux effets secondaires des AINS. Même chose dans le groupe traité pour les infections des voies aériennes supérieures, où le recours au traitement conventionnel à base d'antibiotiques et d'antipyrétiques a aussi été divisé par deux. L'homéopathie pourrait apporter une réponse au mésusage des antibiotiques et à leur surconsommation, un problème récurrent en santé publique. Enfin, dans le groupe des maladies anxio-dépressives, les résultats sont encore plus marqués. La consommation de psychotropes a été divisée par trois dans le groupe traité par homéopathie, pour une amélioration clinique légèrement supérieure. Là encore, l'homéopathie apparaît comme une solution pour lutter contre la surconsommation des benzodiazépines, sans perte de chance pour les patients.
Au final, l'étude EPI3 apporte des arguments pour considérer le traitement homéopathique comme une alternative intéressante à l'allopathie. Elle montre que les patients soignés par homéopathie ne présentent pas de perte de chance, avec l'avantage d'une moindre exposition au risque iatrogène ou de surconsommation. En outre, elle révèle qu'une majorité de médecins pratiquant l'homéopathie ont une pratique mixte, c'est-à-dire non exclusive, utilisant au cas par cas tout l'arsenal thérapeutique à leur disposition.
D'après une conférence de presse Boiron
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