Le problème du prix exorbitant de l’insuline aux États-Unis serait enfin en passe d’être résolu. La chambre des représentants américaine a voté hier un texte qui devrait réduire le coût de ce traitement à 35 dollars par mois, soit 20 fois moins que ce que les diabétiques outre-Atlantique doivent actuellement débourser.
C’est une guerre que les élus américains mènent depuis des années, jusque-là sans réel succès. C’est pourtant le cheval de bataille de tous les candidats à la présidentielle américaine avant chaque élection, mais aucun des présidents élus n’est jamais parvenu à faire changer la tendance : les prix des médicaments continuent d’augmenter de façon exponentielle. L’insuline est devenue l’emblème de ce combat alors que le diabète touche 7,4 millions d’Américains, dont un nombre considérable ne peut se payer l’intégralité des doses dont ils ont besoin. Certains finissent par se tourner vers le marché noir, d’autres vont se fournir au Canada où les prix sont plafonnés, beaucoup se rationnent, au prix de leur santé.
Hier, la chambre des représentants a voté un projet de loi visant à réduire drastiquement le coût de l’insuline à un maximum de 35 dollars par mois. La cheffe des démocrates de la chambre, Nancy Pelosi, souligne qu’il s’agit d’un « pas vers la possibilité (pour le gouvernement) de négocier à la baisse le coût de médicaments au-delà de l’insuline ». Le texte a été adopté par 232 voix contre 193, certains élus républicains s’étant ralliés à ce projet. Il prévoit de plafonner le coût par le biais des assurances privées, pour une entrée en vigueur progressive entre 2023 et 2024.
Le Sénat américain tient de son côté des négociations sur son propre texte en la matière. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a indiqué la semaine passée qu'un texte soutenu par les deux partis avait une chance de passer à partir de la fin avril. Mais si certains sénateurs républicains ont exprimé un soutien potentiel, en convaincre dix – le strict minimum pour pouvoir adopter ce texte – de s'associer à la démarche n'est pour l'instant pas acquis.
Une enquête parlementaire dévoilée en décembre a montré que l’industrie pharmaceutique avait, sur les 12 médicaments étudiés, augmenté les prix à plus de 250 reprises depuis 2016, pendant que les revenus de leurs dirigeants totalisaient 800 millions de dollars. Concernant l’insuline, trois acteurs occupent 99 % du marché américain : Sanofi, Novo Nordisk et Eli Lilly. Or, selon l'Union of concerned scientists, son prix moyen a bondi de plus de 1 000 % entre 1996 et 2017, alors que ce médicament est libre de tout brevet. Une situation que ses découvreurs en 1921, les Canadiens Banting, Best et MacLeod, avaient pourtant tenté de prévenir en vendant leur brevet 1 dollar à l’université de Toronto pour rendre leur traitement accessible à tous…
Avec l'AFP.
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