Dans quatre semaines, les titulaires des groupements adhérents de l’UDGPO lanceront dans leurs officines une campagne d’information sur les risques de la vente de médicaments en GMS. Il s’agira de la première étape d’une large offensive pour contrer une potentielle levée du monopole officinal, actuellement étudiée par l’Autorité de la concurrence.
Nathalie, la caissière du supermarché Leclerc, est formidable. « Mais, met en garde l’UDGPO, elle ne connaît pas la dose maximale de paracétamol à administrer à votre enfant ! » Cette affiche sera diffusée dans un mois par l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), invitant les titulaires adhérents à alerter leurs patients sur les risques encourus par une mise sur le marché de médicaments en GMS.
Les groupements jouent la montre. Car un nouveau rapport sur ce sujet sensible devrait être remis en novembre prochain par l’Autorité de la concurrence. Dans le cadre de sa préparation, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil de l’Ordre national des pharmaciens, (CNOP) a été auditionnée le 31 janvier. « Il est fort probable qu’une nouvelle fois ce rapport, s’inspirant des conclusions de la Cour des comptes, plaide en faveur de la levée du monopole officinal », note Laurent Filoche, président de l’UDGPO.
Cette fois, cependant, le rapport risque de ne pas rester lettre morte. Car, relève l’UDGPO, la majorité présidentielle « mal informée sur le fonctionnement d’une officine et sur la qualité du travail de sécurisation du médicament fourni par le réseau pharmaceutique » relaie une volonté politique de dérégulation affichée à mi-mot pendant la campagne électorale. « C’est dire si l’alignement des planètes est aujourd’hui parfait pour lever le monopole officinal en matière de vente de médicaments », redoute le président de l’UDGPO.
Parallèlement à la campagne de communication grand public, les groupements vont s'attaquer au versant politique du dossier. Un courrier vient d’être adressé à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ainsi qu’à tous les parlementaires, leur rappelant les dangers de santé publique engendrés, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, par la vente de paracétamol en supermarché.
« Au besoin, nous avertirons les députés que s’ils venaient à voter une levée du monopole, nous enjoindrions tous les patients, victimes d’un mésusage, à enclencher une class action contre eux », prévient Laurent Filoche, annonçant que l’UDGPO fait désormais appel aux services d’un lobbyiste pour relayer l’information auprès des parlementaires.
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