Pour la 8e année consécutive, la revue « Prescrire » met à jour sa liste des médicaments « plus dangereux qu'utiles ». Douze molécules ont été ajoutées, notamment le ginkgo biloba, l'alpha-amylase et les argiles médicamenteuses. D'autres ont été retirées.
Cette liste noire de 105 médicaments (dont 92 commercialisés en France) « à éviter en raison des risques sanitaires disproportionnés qu'ils font courir aux patients » intègre de nouveaux venus comme le ginkgo biloba (Tanakan). Indiqué dans les troubles cognitifs chez les patients âgés, il expose à des risques d'hémorragies, de troubles digestifs ou cutanés, de convulsions et de réactions d'hypersensibilité alors qu'il « n'a pas d'efficacité démontrée au-delà de celle d'un placebo ». La revue relève que le ginkgo biloba est aussi utilisé combiné à d'autres molécules, sous le nom de Ginkor fort (veinotonique) « sans plus d'efficacité ».
« Prescrire » écarte également les spécialités contenant de l'alpha-amylase (Maxilase) utilisées dans le mal de gorge, au moment où l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et les laboratoires concernés accentuent les alertes sur un risque allergique très rare mais pouvant être grave. L'ANSM vient de lancer une procédure visant à sortir ces spécialités du libre accès.
Autre mise à l'index : les argiles médicamenteuses utilisées dans divers troubles intestinaux, en raison de leur contamination au plomb. Il s'agit de l'attapulgite (Actapulgite, et en association dans Gastropulgite), la diosmectite (Smecta), l’hydrotalcite (Rennieliquo), la montmorillonite beidellitique (Bedelix, et en association dans Gelox) et le kaolin (en association dans Gastropax et Neutroses).
Parmi les nouveaux de la liste noire, on note aussi les sirops Clarix toux sèche pour enfant et Vicks sirop pectoral 0,15 % pour adulte (pentoxyvérine) parce qu'ils exposent à des risques cardiaques et allergiques graves ; le Praxilène (naftidrofuryl), indiqué dans la claudication intermittente ischémique liée à une artériopathie des membres inférieurs, parce qu'il peut entraîner des céphalées, œsophagites, ulcérations buccales, troubles cutanés, lithiases rénales et atteintes hépatiques parfois graves ; l'Elmiron (pentosane polysulfate oral) utilisé dans le syndrome de la vessie douloureuse, parce que son efficacité est incertaine et ses effets indésirables potentiellement graves (thrombopénies immunoallergiques à l’origine de thromboses artérielles et de maculopathies pigmentaires) ; le Tilcotil (ténoxicam) parce qu'il expose à un surcroît de troubles digestifs et cutanés sans être plus efficaces que d’autres AINS.
À noter que la revue a sorti de sa liste noire les gliflozines (canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine, ertugliflozine) dans le diabète de type 1, le temps de réévaluer leur balance bénéfices-risques et le sélexipag (Uptravi) après communication de nouvelles données modifiant sa balance bénéfices-risques (lire notre article « abonné »).
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