Quand on parle d’overdose opiacée, on pense drogue ou traitement substitutif aux opiacés. Mais pas seulement : certains patients, avec une fragilité psychologique, qui consomment de fortes doses d’antalgiques opiacés, sont également à risque. Le pharmacien est en première ligne pour les repérer et leur conseiller un kit de naloxone prêt à l’emploi.
Avec la mise à disposition de la naloxone en officine (Prenoxad), le pharmacien est en première ligne pour repérer les patients à risque d’overdose aux opiacés. Il peut s’agir de patients sous traitement de substitution (TSO), mais aussi de consommateurs d’antalgiques opiacés. Sont principalement concernés :
- les patients douloureux chroniques non cancéreux (fibromyalgies, lombalgies chroniques, migraines…), avec des prescriptions de tramadol, fentanyl transmuqueux, oxycodone (etc.) à des posologies élevées, des changements de traitement fréquents, des multi prescripteurs ;
- les patients avec des posologies élevées d'antalgiques opioïdes (>120 mg/jour), y compris cancéreux, en ambulatoire ou en HAD ;
- les patients qui démarrent un traitement par la méthadone (de substitution ou traitement antalgique).
« Il ne s’agit pas de délivrer un kit à tous ces patients », précise un article du Flyer, mais « seulement à ceux qui ont un profil psychologique ou des comorbidités psychiatriques, les mêmes que l'on rencontre en cas d'addiction (impulsivité, anxiodépressifs, bipolaires, borderline, troubles psychotiques, syndrome post-traumatique, hyperactivité, antécédents de suicide…). Ou encore, aux patients qui ont des antécédents familiaux ou personnels d’addiction (alcool, tabac…) pour lesquels on sait que ces addictions font plus facilement le lit d’une nouvelle addiction avec risque d’abus. »
Chez ces patients, les pharmaciens d'officine peuvent :
- prendre contact avec le médecin prescripteur, évoquer le risque d'overdose, et lui demander la prescription d'un kit Prenoxad ;
- à défaut, dire au patient qu'il peut demander la prescription d'un kit Prenoxad à son médecin ;
- délivrer un kit Prenoxad, non listé et donc sans ordonnance obligatoire, si la situation le permet.
Dans tous les cas, il faut informer le patient sur les modalités d'administration de la naloxone.
Par ailleurs, la vigilance doit être accrue en période épidémique de Covid-19, qui « génère plus de stress, de difficultés à supporter le confinement, de crainte du manque… et entraîner des consommations mal contrôlées », évoque l’Ordre national des pharmaciens. L’Ordre rappelle que :
- l’accès à la naloxone au sein des pharmacies doit être garanti pour tous les publics à risque ;
- toute prescription de TSO, en particulier en initiation, chez des usagers ne faisant pas partie de la patientèle, doit s’accompagner d’une remise d’un kit de naloxone ou d’une prescription ;
- toute prescription d’antalgiques opioïdes doit faire l’objet d’une évaluation par le prescripteur du risque de mésusage et de surdose pour le patient et s’accompagner d’une information sur la naloxone et le cas échéant d’une prescription.
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