L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souhaite réviser les pictogrammes grossesse présents sur de nombreuses boîtes de médicaments. Les pictogrammes actuellement utilisés (ce médicament + grossesse = danger et ce médicament + grossesse = interdit) devraient céder leur place à une nouvelle icône dès l'année prochaine.
Dans le collimateur de plusieurs associations et sociétés savantes, notamment parce qu'ils poussent parfois des femmes enceintes atteintes de maladies chroniques à arrêter leur traitement, les pictogrammes grossesse sont aussi dans le viseur de l'ANSM. Fin février, un comité scientifique temporaire (CST) de l’ANSM dédié à la révision du pictogramme « femmes enceintes » s’est réuni pour la première fois avec l'ambition affichée de revoir la politique en la matière.
À l'heure actuelle, les industriels peuvent décider d'apposer ou non un pictogramme grossesse sur une boîte de médicaments, sans devoir se fier à des critères définis par les autorités sanitaires. Autre lacune du système actuel, le pictogramme « n’apparaît pas sur tous les médicaments d’une même classe, ce qui ajoute encore à la confusion », regrette la Société de pneumologie de langue française, citée par « Le Généraliste ». Selon le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT), les pictogrammes grossesse sont également utilisés de manière abusive dans de nombreux cas. Alors que seulement « 10 % des spécialités (…) relèveraient du pictogramme « Interdit », 60 à 70 % ont un pictogramme « Interdit » ou « Danger » », observe en effet le CRAT.
Pour Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), présent lors de la dernière réunion de l'ANSM sur le sujet, il est temps de changer de stratégie. « Il faut que ces pictogrammes évoluent et surtout qu'il y ait une hiérarchisation pour que les patients s'y retrouvent plus facilement », plaide-t-il. Dans cet esprit, l'ANSM réfléchit notamment à supprimer la distinction « danger-interdit » pour la remplacer par d'autres mentions plus claires (interdit, attention, autorisé pendant la grossesse…). La forme même du pictogramme pourrait être modifiée.
Le Comité mis en place par l'ANSM va donc travailler durant les prochains mois pour faire évoluer ce dispositif, avec comme principal objectif celui « d'harmoniser les définitions autour des notions de risque de tératogénicité et fœtotoxicité (risque avéré, incertain, etc.) en vue de déterminer les critères qui justifieraient l’apposition ou non (d’un pictogramme) ». Des travaux qui doivent donc aboutir en 2024.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %