Près de 90 % des patients âgés polymédiqués sont exposés à au moins trois combinaisons médicamenteuses présentant un risque iatrogénique. C'est ce que dénonce aujourd'hui le magazine « 60 millions de consommateurs » à la suite d’une étude auprès de 449 000 personnes et de 2 670 pharmacies.
Cette annonce ne pouvait pas tomber mieux, deux mois après la signature de l’avenant 11 à la convention pharmaceutique qui instaure un honoraire spécifique aux dispensations liées à l’âge ainsi qu’un bilan de médication pour les personnes de plus de 65 ans en ALD et celles de plus au moins 75 ans, polymédiquées (plus de cinq molécules) (voir notre article « abonné »).
Dans son édition d’octobre, en kiosque aujourd'hui, le magazine « 60 millions de consommateurs » tire la sonnette d’alarme : plus d’un tiers des personnes âgées de 65 ans et plus consomme en moyenne 14,4 médicaments par jour. Et encore, dans ce cas, l’automédication n’est uniquement prise en compte que lorsque la dispensation de ces produits délivrés hors prescription accompagne des médicaments prescrits.
Or près de 9 patients polymédiqués sur 10 sont confrontés à plus de trois associations médicamenteuses à risque. En moyenne, ils sont exposés à plus de cinq risques iatrogéniques.
Pour établir ce constat, « 60 millions de consommateurs » s’est appuyé sur une étude menée par Openhealth qui, pendant trois mois, a analysé les prescriptions d’un échantillon de 449 000 patients auprès de 2 670 pharmacies.
62 % de ces personnes prennent des antihypertenseurs, 61 % des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), 41 % des benzodiazépines et 44 % des antihypertenseurs de la famille des IEC, des ARAII ou des sartans, 22 % de la famille des thiazidiques. De même, parmi ces mêmes personnes polymédiquées, 41 % consomment régulièrement de l’aspirine, 34 % des diurétiques, 16 % des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ; 20 % sont sous metformine, tandis que 8 % combinent traitement AINS avec antithrombotiques. Enfin, 5,2 % de ces patients polymédiqués majorent le risque d’hémorragie en associant un anticoagulant et un antiplaquettaire.
Donnée importante et qui peut expliquer, en partie, ces dérives : l’étude révèle que la moitié des ordonnances* analysée émanait d’au moins trois médecins différents. Seulement 16 % des patients n’avaient qu’un seul médecin prescripteur. Des statistiques qui ne peuvent que confirmer l’importance du DP et des bilans de médication.
* Sur le périmètre des ordonnances de 37 529 patients.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %