PLUS DE la moitié des pharmaciens propose désormais des spécialités de médication officinale devant leur comptoir. Selon la dernière enquête* réalisée par la société Call Medi Call, 53,4 % des titulaires auraient en effet aménagé une zone dédiée au libre accès dans leur officine. Au moment du coup d’envoi de la mesure en juillet 2008, seulement 46,2 % des titulaires se disaient prêt à la mettre en place dans leur pharmacie. Et un an plus tard, la proportion de ceux qui avait sauté le pas était quasiment la même (46,8 %). Douze mois après, la situation s’est donc inversée, les officines sans zone de libre accès devenant minoritaires dans l’Hexagone.
La principale raison de la non-installation reste le manque de place (36,2 % des réponses), relève l’étude de Call Medi Call, tandis que la proportion d’opposants purs et durs au principe représente maintenant seulement environ 20 % des titulaires. En deux ans, les mentalités ont évolué. En effet, juste avant le lancement, 53,8 % se déclaraient hostiles au principe ; en septembre 2009, ils étaient encore 40 % à rejeter l’idée catégoriquement.
Mais si les pharmacies sont de plus en plus nombreuses à proposer des spécialités devant le comptoir, l’espace qui leur est réservé est généralement modeste : 81,5 % des pharmaciens interrogés déclarent y consacrer moins de 10 % de leur surface de vente. Il faut dire qu’en très grande majorité (81,7 %), l’installation du rayon libre accès a été effectuée sans investir dans un nouvel agencement. D’ailleurs, le jeu en vaut-il la chandelle ? La question se pose car, selon l’enquête de Call Medi Call, près de 7 pharmaciens sur 10 affirment que la mise en place du libre accès ne s’est pas accompagnée d’un développement des ventes. C’est plus encore que l’an passé où lors d’une précédente enquête, ils étaient 66 % à le constater (« le Quotidien » du 1er octobre 2009). La crise qui touche le porte-monnaie des ménages n’y est sans doute pas étrangère. Pourtant, près de 40 % des pharmaciens disposant d’un rayon libre accès affirment avoir revu à la baisse leur politique tarifaire. Un point noir persiste : le non-recours au professionnel dans le choix du produit lorsqu’il est placé devant le comptoir. Ainsi, à la question « pensez-vous que le libre accès a renforcé le conseil officinal ? », 86 % des titulaires interrogés répondent par la négative. Un sentiment qui s’accentue puisqu’en septembre, ils étaient 78,5 % à faire la même réponse. Côté rayon, les antalgiques et antipyrétiques (26,5 % des réponses) et les médicaments de la sphère ORL (26,3 %) continuent de garnir la moitié des étagères. Mais les pharmaciens placent également devant leur comptoir des spécialités contre les troubles gastroentérologiques (20,4 %), des substituts nicotiniques (13,1 %) et des antiseptiques (12,5 %). Rendez-vous dans un an pour un nouveau bilan.
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