Invité ce matin par l'Agence de conseil en affaires publiques Nile à débattre du prix des médicaments, Noël Renaudin, ancien président du Conseil économique des produits de santé (CEPS) chargé de fixer les prix des médicaments, a présenté ses solutions.
Aux yeux de Noël Renaudin, le débat actuel, relancé en France par la campagne de Médecins du Monde et l'appel de 110 cancérologues, est stérile car chacune des parties prenantes est enfermée dans son référentiel : moral pour la société civile, industriel pour les laboratoires. Il existe néanmoins un consensus sur le fait que « tout ce qui peut être trouvé doit être cherché, toute recherche doit être financée et toute découverte doit être rendue accessible à tous ».
Mais c'est sur la base de ces affirmations que le prix du médicament s'envole. Pour Noël Renaudin, la demande sur le marché du médicament qui « consiste à ne pas choisir » est « déraisonnable ». Le problème est international : on veut « toujours plus de médicaments, toujours plus tôt, pour toujours plus de malades ».
Pour sortir de cette situation, l'ancien président du CEPS imagine, s'il en avait le pouvoir, des réformes telles que l'abandon de la procédure de l'AMM conditionnelle. « Au moment où l'innovation s'accroît et les ressources se raréfient, on n'a rien trouvé de mieux que de faire venir plus vite des innovations non étudiées, alors qu'on ne sait déjà pas quoi faire pour rembourser les innovations étudiées. »
Il préconise de revenir sur le régime des prix des autorisations temporaires d'utilisation (ATU) qui devraient se limiter au coût de production du médicament. Il propose aussi d'organiser le pilotage des indications qui ne devrait pas être laissé au libre choix des entreprises.
Enfin, Noël Renaudin aimerait mettre fin aux contrats de performance, inventés initialement par les pouvoirs publics pour tester « en vie réelle des médicaments correctement développés », et détournés désormais par les industriels « pour mettre sur le marché des produits à potentiel qui n'ont pas apporté de démonstrations suffisantes mais qui visent un besoin non couvert ».
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