FAISANT PARTIE aujourd’hui d’une structure plus vaste, la Direction européenne de la qualité du médicament (DEQM), la Pharmacopée européenne s’est substituée de manière obligatoire aux pharmacopées nationales de ses pays fondateurs. Elle constitue désormais l’une des trois grandes pharmacopées du monde, avec ses homologues américaine et japonaise. Ses textes normatifs, appelés monographies, concernent aussi bien les substances et ingrédients que les formes pharmaceutiques et les méthodes d’analyse : c’est grâce à ces normes que les Européens sont assurés de trouver partout des médicaments d’une qualité identique. Parallèlement, la Pharmacopée produit dans ses laboratoires plus de 2 500 substances étalons qui permettent aux industriels de vérifier la conformité de leur production avec elles.
Quelque 260 agents, dont de nombreux pharmaciens originaires de 38 pays, travaillent pour la DEQM, sous la direction d’une pharmacienne allemande, Susanne Keitel. De plus, une commission d’une centaine de pharmaciens experts se réunit régulièrement à Strasbourg pour actualiser et compléter les monographies de la Pharmacopée. Elle est actuellement présidée par un pharmacien luxembourgeois, Jean-Louis Robert, directeur du Laboratoire national de contrôle de son pays.
Les travaux de certification et de contrôle de qualité menés à Strasbourg sont reconnus par les procédures d’enregistrement et de mise sur le marché des médicaments qui sont, elles, du ressort de l’Agence européenne du médicament, basée à Londres et dépendant de l’Union européenne. La DEQM établit dans ce but des certificats de conformité à la Pharmacopée, et fédère par ailleurs le réseau européen des laboratoires officiels de contrôle des médicaments.
En outre, la DEQM mène un certain nombre de travaux sur le bon usage et le suivi pharmaceutique (voir ci-dessous). Elle est aussi à l’origine de la première convention internationale contre les contrefaçons, qui fait de ces dernières un délit pénal. Présentée en 2011, la convention Médicrime facilite la coopération entre les autorités sanitaires, policières et judiciaires, et la mise en place de mesures préventives et répressives. Dans le même temps, la DEQM a élaboré un outil de traçage individuel des boîtes, eTACT, destiné à détecter les contrefaçons dans la chaîne légale d’approvisionnement.
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