LE MARCHÉ MONDIAL de la pharmacie devrait progresser de 4 à 7 % par an d’ici à 2018. Et l’année écoulée a fait montre d’une belle progression globale de 8,8 % par rapport à 2013, dépassant les mille milliards de dollars américains. Si ce sont toujours les pays émergents qui tirent le marché vers le haut, les pays matures ne sont pas en reste, notamment les États-Unis. Cette amélioration est directement liée au passage d’un cap très fort de pertes de brevets en 2009-2013.
Dans ce contexte optimiste, la France fait pâle figure, avec un marché de ville en baisse pour la troisième année consécutive. La raison principale : la maîtrise médicalisée des dépenses de santé et les baisses de prix qui continuent d’affluer, tandis que la substitution générique stagne, tout comme le marché de l’automédication. L’érosion de 2014 devrait être ralentie dans les années à venir, avec l’arrivée des traitements coûteux dans l’hépatite C. Ce que l’économiste de la santé Claude Le Pen nomme « une croissance moins négative ». « Il s’agit de produits de rétrocession, qui sont achetés par les hôpitaux mais comptabilisés dans l’enveloppe des soins de ville de l’assurance-maladie. »
Essoufflement des génériques.
Les génériques sont un autre sujet de préoccupation puisque le marché s’essouffle, avec un taux de pénétration un peu inférieur à 70 %. IMS Health attend que le plan génériques, préparé par l’IGAS et annoncé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, soit en place pour estimer sa portée. Quant au marché de l’automédication, il est aussi décevant en 2014, malgré quelques bouffées de croissance essentiellement dues à des déremboursements plutôt qu’à l’arrivée de nouveaux produits. « La dynamique reste négative. On compte quelques mesures symboliques dans la LFSS 2015, mais sans réel moyen pour voir le marché se développer. » Le seul phénomène positif du marché officinal, qui atteint les 34 milliards d’euros en prix publics pour l’année 2014, est la forte progression des dispositifs médicaux, qu’ils soient prescrits ou pas.
Alors que la plupart des segments de marché du médicament de ville sont en chute libre, la maîtrise médicalisée, les baisses de prix, les mesures sur les volumes et la rationalisation des achats à l’hôpital, ne permettent pas à la chaîne du médicament de se redresser. Les mesures directes et indirectes de la LFSS 2015 associées à la poursuite de la baisse de l’ONDAM ne promettent pas de lendemains heureux.
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