À l'occasion d'une étude sur les ventes de médicaments entre 2010 et 2016, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) s'est penchée sur « les vagues importantes de déremboursements » intervenues fin 2011, et les stratégies mises en place par les laboratoires.
Dans son numéro 1107, la publication « Études et résultats » de la DREES pour février 2019 se penche sur les conséquences des déremboursements de médicaments fin 2011. Elle relève trois types de comportements de la part des groupes pharmaceutiques concernés. Dans la majorité des cas (59 %), ils font le choix d'augmenter le prix de leur médicament, prix devenu libre à la suite du déremboursement et qui subit de fait une augmentation automatique liée au changement du taux de TVA qui passe de 2,1 % à 10 %. La hausse moyenne observée est de 39 % sur une année. Elle n’atténue que partiellement la baisse des volumes (-47 % en moyenne), et n'empêche pas le recul du chiffre d’affaires de 26 % en moyenne.
Cependant, 23 % des laboratoires adoptent la stratégie inverse, et baissent le prix de leurs médicaments déremboursés, de 8 % en moyenne au bout d'un an. La DREES souligne que « pour ces médicaments, la diminution du chiffre d’affaires est par conséquent la plus forte (-62 % en moyenne au bout d’un an), en raison du double effet de la chute très importante des volumes vendus (-57 % en moyenne) et de la baisse des prix ». D'ailleurs, plusieurs de ces médicaments seront retirés du marché dans les deux ans suivant le déremboursement.
Une dernière stratégie, utilisée par 17 % des entreprises, consiste à conserver le même prix après déremboursement, « malgré une importante diminution de leurs volumes de ventes (-55 % en moyenne en un an) ». Quelle que soit la stratégie adoptée, les industriels sont impuissants à enrayer la baisse des volumes et, par conséquent, la baisse du chiffre d'affaires de leurs médicaments.
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