ACTUELLEMENT, seulement cinq pays européens disposent d’un dispositif national de traçage des médicaments pour lutter contre la contrefaçon : la France a mis au point un système de traçage de lots, tandis que la Belgique, l’Italie, la Grèce et la Turquie effectuent un traçage au niveau des boîtes. Le système eTACT, mis au point à la DEQM, fonctionne par sérialisation de masse. Les emballages individuels de médicaments seront dotés par le fabricant d’un identifiant unique (UMI), permettant à tous les acteurs de la chaîne du médicament de « suivre » la boite, grâce à des lecteurs lasers, de sa production à sa distribution en officine.
Comme l’explique François Xavier Lery, pharmacien à la DEQM et responsable du projet eTACT, il serait important que l’Europe se dote d’un système unique de traçabilité, tant pour des raisons de coût que d’efficacité. La DEQM va donc proposer son modèle aux États membres n’ayant pas encore opté pour un dispositif de traçage, sachant que certains systèmes existants peuvent aussi s’adapter à eTACT. Ce sont toutefois les États qui restent libres d’instituer, ou non, de tels systèmes, dont le surcoût est estimé à un centime par boîte scannée, sans compter le prix d’achat des scanners eux-mêmes.
Toutefois, rappelle la DEQM, eTACT peut certes détecter les médicaments entrés de manière irrégulière dans la chaîne de distribution, mais n’aura aucun effet sur les produits vendus hors des circuits classiques, notamment par les pharmacies virtuelles off shore, pourtant grandes pourvoyeuses de faux produits. Certes, les patients achetant légalement des médicaments par Internet, comme par exemple en Allemagne, pourront s’assurer eux aussi de l’authenticité des boîtes envoyées en lisant leur code UMI sur leur smartphone ou Internet. Mais si les achats sont effectués sur n’importe quel site, les boîtes ne porteront pas forcément de code d’identification. Le code est donc un pas important pour lutter contre les faux médicaments envoyés par le Net… à condition que les acheteurs soient bien informés de la nécessité de sa présence et sachent le lire.
« Nous devons donc, dans le même temps, poursuivre nos efforts de sensibilisation », rappelle la DEQM, qui mène par ailleurs de nombreuses actions de prévention et de détection des contrefaçons, aussi bien en direction des professionnels que du grand public. Rappelons que la DEQM, installée au sein du Conseil de l’Europe, à Strasbourg, est, avec l’Agence du médicament de Londres, l’un des deux organismes européens chargés de la politique pharmaceutique européenne, avec des compétences portant notamment sur la pharmacopée, l’inspection, la qualité et la sécurité. La DEQM a été à l’origine, en 2010, de la première convention européenne sur la contrefaçon des produits médicaux, dite convention Medicrime, et qui prévoit justement la mise en place d’outils comme eTACT pour mieux lutter contre cette dernière.
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