Vaccins Pfizer et Moderna : un nouveau syndrome sous surveillance

Par

Publié le 27/09/2021

Article réservé aux abonnés

Crédit photo : Phanie

Huit cas de syndrome de Parsonage-Turner grave (névralgie amyotrophiante de l'épaule) ont été observés après vaccination avec les vaccins à ARN messager. Ce nouvel effet indésirable potentiel, rare, va fait l'objet d’une surveillance spécifique de l’agence du médicament.

Le syndrome de Parsonage‐Turner est une pathologie peu fréquente qui se manifeste par une douleur violente de l'épaule, d'apparition brutale, suivie d’une paralysie du bras. Il est peut-être causé par la survenue - dans la semaine précédant les signes cliniques - d'une infection virale, d'un traumatisme, d'une activité sportive, d'une chirurgie ou d'un accouchement, mais le rôle de la vaccination antigrippale est également avancé dans certains cas.

Or, depuis le début du suivi de la vaccination contre le Covid, 8 cas graves de syndrome de Parsonage‐Turner ont été notifiés après une vaccination par un vaccin à ARN messager : 6 cas avec le vaccin Pfizer (Comirnaty) et 2 cas avec le vaccin Moderna (Spikevax), plus un cas en cours de gestion, selon le bilan de surveillance des vaccins Covid, sur la période du 27 décembre 2020 au 16 septembre 2021.

« Avec le vaccin Pfizer, les 6 cas sont survenus chez des patients âgés de 19 à 69 ans (2 femmes et 4 hommes) dans des délais allant de 1 à 50 jours après la vaccination, dont la moitié après la première dose et l’autre moitié après la deuxième dose », précise l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Quatre cas sont en cours de rétablissement et 2 sont d’évolution inconnue.

« Avec le vaccin Moderna, 2 cas ont été notifiés : l'un chez un homme de 30-35 ans et l'autre chez un homme de 60-65 ans, dans des délais allant de 1 à 17 jours. Un cas est survenu après la première dose et l’autre après la deuxième dose », rapporte l'ANSM. Les 2 cas sont en cours de rétablissement.

Le syndrome de Parsonage-Turner est connu depuis la fin du XIXe siècle et il est aussi fréquent que le syndrome de Guillain barré. Dans la littérature, on retrouve également quelques cas de syndrome de Parsonage‐Turner, apparus post-Covid et post-vaccination Covid avec les vaccins à ARNm*, ce qui conforte la survenue possible de cet effet rare mais grave avec la vaccination.

« Bien que le nombre de syndrome de Parsonage‐Turner rapporté en France soit très faible avec les vaccins Comirnaty et Spikevax, ces cas constituent un signal potentiel et continuent de faire l’objet d’un suivi spécifique », conclut l’ANSM.