Finalement, les dermatologues ne pourront pas effectuer de commande de Xylocaïne/Adrénaline directement auprès d’Aspen avec livraison à l’officine de leur choix. L’USPO a obtenu l’annulation de cette mesure annoncée hier par l’agence du médicament.
Hier, Aspen et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) informaient que les dermatologues pourraient commander directement auprès du Laboratoire Aspen les spécialités Xylocaïne/Adrénaline 10 mg/ml et 20 mg/ml, et se faire livrer dans l’officine de leur choix, sans que le pharmacien ne soit contacté ni prévenu par le laboratoire (charge au dermatologue de l’en informer). Une mesure prise en raison de la persistance de tensions d’approvisionnement sur ces anesthésiques locorégionaux.
Toutefois, cette prise de commande directe par le dermatologue écorne le monopole pharmaceutique, ce qui a fait bondir l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Le syndicat est donc intervenu rapidement pour maintenir le circuit officinal de la dispensation de xylocaïne, avec succès. Après avoir contacté le laboratoire et l’ANSM, « l’USPO a obtenu la suppression du circuit de commande direct ouvert aux dermatologues », se félicite Pierre-Olivier Variot, son président. « L'USPO a demandé une mise à disposition des médicaments chez les grossistes avec une juste répartition, ainsi qu’une priorisation des délivrances avec l'inscription de l'indication sur l'ordonnance par le médecin. » Au final, ce seront donc les pharmaciens qui se chargeront des commandes et non les dermatologues. Classiquement, les officinaux recevront les ordonnances des patients et se chargeront de commander auprès du grossiste-répartiteur la Xylocaïne/Adrénaline ou, en cas d’indisponibilité, de commander directement des unités auprès du laboratoire. Sur l’ordonnance, le médecin devra non pas écrire l’indication pour laquelle est prescrite la Xylocaïne/Adrénaline, mais il devra noter que la prescription est urgente, si elle s’inscrit dans le cadre du protocole que devrait rapidement définir l’ANSM. Par exemple, une prescription de Xylocaïne/Adrénaline pour une indication de chirurgie dermatologique, comme une exérèse, devrait être considérée comme urgente, mais pas une prescription pour une indication de chirurgie esthétique.
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