Pharmacovigilance

Nouvelle alerte sur l'usage détourné d'Ozempic

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Publié le 01/08/2023
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

L'usage du médicament Ozempic (sémaglutide) est encore trop souvent détourné alerte l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur la base des derniers chiffres donnés par l'assurance-maladie.

Rendu populaire par certaines stars des réseaux sociaux qui y ont recours pour perdre du poids, Ozempic doit être exclusivement réservé aux patients atteints de diabète de type 2, rappelle une nouvelle fois l'ANSM, déjà à l'origine d'une première alerte sur le sujet en mars. Selon de nouvelles données communiquées par l'assurance-maladie, le détournement de l'usage de cet antidiabétique injectable persiste et a même tendance à augmenter. « La part de patients considérés comme en mésusage parmi ceux ayant perçu un remboursement d’Ozempic est passée de 0,7 % en mai 2022, à 1 % en septembre 2022 et à 1,4 % fin mai 2023 », cite l'ANSM.

Outre les risques que peut entraîner Ozempic sur la santé de ceux qui en consomment en dehors de l'indication prévue par son autorisation de mise sur le marché (AMM), ce mésusage est particulièrement problématique pour les personnes diabétiques qui rencontrent parfois des difficultés d'accès à leur traitement. « Une surveillance renforcée a été mise en place pour s’assurer que les prescriptions respectent ce cadre d’utilisation », explique l'ANSM. Pour réaliser ce travail, le gendarme du médicament va s'appuyer sur les données de vente et de remboursement issues du système national des données de santé (SNDS) et sur les signalements d’usage non conforme et des déclarations d’effets indésirables aux centres régionaux de pharmacovigilance.

En septembre, une réunion sera également organisée à l'initiative de l'ANSM, en présence de l’assurance-maladie, des associations de patients et des professionnels dont, bien entendu, les syndicats de pharmaciens. Des échanges qui doivent permettre de « faire un nouveau point d’étape et définir un plan d’actions concerté en fonction des dernières données disponibles ».

En attendant, l'ANSM rappelle aux officinaux qu'ils doivent se montrer particulièrement vigilants au moment de délivrer Ozempic à leurs patients. Les pharmaciens sont notamment invités à « déclarer des ordonnances suspectes auprès de l’agence régionale de santé dont ils dépendent, y compris celles émanant d'une plateforme ou application de téléconsultation » et à signaler tout effet secondaire grave ou inattendu sur le portail du ministère de la Santé : signalement.social-sante.gouv.fr.


Source : lequotidiendupharmacien.fr