Ce 21 septembre, Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, est l'occasion de présenter un médicament en développement particulièrement intéressant. Car il cible la piste encore peu explorée de la protéine Tau.
Le semorinemab, molécule développée par Genentech (filiale de Roche) et la start-up AC Immune, a montré des résultats favorables dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Sans avoir obtenu des résultats extraordinaires, cette molécule est particulièrement intéressante car elle ne cible pas les plaques bêta-amyloïdes, comme les autres traitements à l’étude, mais les protéines Tau. Présentes dans les neurones, ces protéines se transforment, chez les malades, en des formes phosphorylées et s'agrègent en amas, cause ou conséquence de la mort de la cellule. Le semorinemab est un anticorps de synthèse anti-Tau, qui doit reconnaître ces amas pour les détruire.
Dans une étude de phase 2, le semorinemab a été donné pendant près d'un an, versus placebo, à 272 patients à un stade léger à modéré de la maladie d'Alzheimer. Au final, le déclin des capacités cognitives était presque moitié moindre chez les personnes traitées que dans le groupe placebo.
C'est la première fois qu'un tel résultat positif est annoncé pour un projet de traitement ciblant Tau. Pour autant, il faut rester prudent. Tout d’abord, il ne s'agit que d'un essai précoce, de phase 2, mené auprès d'un nombre limité de patients. Des études de plus grande envergure doivent donc venir confirmer ces résultats. Ensuite, les résultats du semorinemab restent contrastés. Les tests cognitifs sont bien meilleurs chez les patients l'ayant reçu, mais il n'y a aucune différence en ce qui concerne le déclin fonctionnel, c'est-à-dire le comportement des patients dans la vraie vie. Autrement dit, « c'est un traitement prometteur, avec des résultats franchement positifs, mais ça ne soigne pas encore », souligne la neurobiologiste Florence Clavaguera.
Comment expliquer cet écart de résultat entre les tests cognitifs et le déclin fonctionnel ? Florence Clavaguera, comme AC Immune, avance une hypothèse : le déclin fonctionnel met plus de temps à se faire sentir et il y aura peut-être une différence dans plusieurs mois, les essais suivant leur cours. Mais rien ne permet actuellement d'en être sûr.
Et quand bien même le semorinemab confirmerait son intérêt, il est certainement illusoire d'espérer qu'un seul traitement apparaisse pour guérir la maladie d'Alzheimer. « Il faudra à terme combiner les deux approches, un traitement anti-Tau et un traitement anti-bêta amyloïde », suppose Florence Clavaguera. « Dans tous les cas de maladies d'Alzheimer, il y a les deux protéines qui sont pathologiques », rappelle-t-elle.
Avec l'AFP.
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