Bien que leurs indications antalgiques soient très limitées, les antidépresseurs sont de plus en plus utilisés dans le traitement des douleurs chroniques. C’est dans ce cadre qu’une équipe internationale a cherché à évaluer leur efficacité, leur sécurité et leur tolérance dans cette indication.
« Aucune donnée de haut niveau de preuve ne permet de soutenir l’efficacité des antidépresseurs contre la douleur, quelle que soit l’affection concernée. » C’est la conclusion d’une étude publiée dans le « British Medical Journal » (BMJ). Pour y parvenir, les auteurs ont passé au crible 26 revues scientifiques publiées entre 2012 et 2022, comprenant 156 essais cliniques et plus de 25 000 participants, s’intéressant à huit classes d’antidépresseurs, soit 42 molécules testées contre placebo couvrant 22 types de douleur.
Néanmoins, les chercheurs ont pu mettre en évidence une certaine efficacité d’antidépresseurs dans 9 revues scientifiques, à savoir les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-norépinéphrine (IRSN) utilisés pour soulager les maux de dos, la douleur postopératoire, la douleur neuropathique et la fibromyalgie avec un niveau de preuve modéré. Ils pourraient également être efficaces, malgré un faible niveau de preuve, dans la douleur liée au traitement du cancer du sein, l'arthrose du genou et les douleurs liées à la dépression. De même, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) pourraient être efficaces dans les douleurs associées à la dépression et les tricycliques dans le syndrome du côlon irritable, les douleurs neuropathiques et les céphalées de tension chroniques.
D’après « Le Généraliste » qui s’est penché en détail sur les résultats de l’étude, « dans 74 % des cas étudiés, les antidépresseurs n'étaient pas efficaces ou les preuves n'étaient pas concluantes ». Et bien que certains antidépresseurs puissent avoir un effet antalgique, « le bénéfice semble dépendre de la situation clinique et de la classe thérapeutique ». Un éditorial publié avec l’étude souligne ainsi que « pour la plupart des adultes souffrant de douleur chronique, le traitement antidépresseur risque d'être décevant ».
Les chercheurs invitent à « une approche plus nuancée lors de la prescription d'antidépresseurs contre la douleur », notamment en reconsidérant la place des tricycliques. Car « bien que les trois quarts des antidépresseurs prescrits pour traiter un état douloureux soient des antidépresseurs tricycliques, les preuves de leur efficacité ne sont pas concluantes pour la plupart des situations douloureuses étudiées ».
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