Le candidat vaccin de Moderna contre la bronchiolite chez le senior s’est révélé très efficace dans un essai de phase 3. Le laboratoire compte déposer une demande de commercialisation au cours du 1er semestre, notamment en Europe.
Dans un essai clinique de phase 3, le vaccin à ARNm développé par Moderna, qui cible le virus respiratoire syncytial (VRS), a été efficace à 83,7 % contre la bronchiolite chez les seniors. Le vaccin a été très bien toléré, avec des effets indésirables la plupart du temps bénins. Suite à ces très bons résultats, le laboratoire entend désormais soumettre sa demande d'autorisation réglementaire dans plusieurs régions, dont l'Europe, d'ici à la mi-2023, pour une mise sur le marché potentielle à l'hiver 2023/24.
L’essai de phase 3 est mené en double aveugle sur 37 000 personnes de 60 ans et plus dans 22 pays. 64 personnes ont développé une bronchiolite (avec deux symptômes ou plus), dont 55 dans le groupe placebo et 9 dans le groupe vacciné.
Le VRS est l'un des virus à l'origine de la bronchiolite. Si la maladie frappe surtout les bébés, elle peut également toucher les personnes âgées, pour lesquelles aucun vaccin n'est commercialisé. Il y a ainsi environ 5,2 millions de cas chaque année chez les 60 ans et plus dans les pays développés, provoquant 500 000 hospitalisations annuelles. « Chaque année, le virus provoque 30 000 morts chez les patients âgés dans les pays développés », précise le Dr Paul Burton, directeur médical de Moderna. Mais « une large proportion des décès liés au VRS se trouve dans des pays à faibles revenus, où l'accès aux soins est limité », souligne Abdullah Baqui, principal instigateur de l'essai.
Dans un avenir plus lointain, ce vaccin pourrait également concerner les plus jeunes : il est actuellement en phase 1 d'essai clinique chez les enfants.
Par ailleurs, Moderna n'est pas le seul laboratoire à s'être lancé dans la lutte contre le VRS. L'Union européenne a approuvé début novembre un traitement préventif de la bronchiolite développé conjointement par AstraZeneca et Sanofi : le nirsevimab, qui n’est pas à proprement parler un vaccin mais fonctionne avec une même intention préventive.
Le groupe américain Pfizer a de son côté annoncé récemment des résultats positifs pour un essai sur un vaccin - administré à la mère pendant la grossesse - destiné à protéger les nouveau-nés des formes sévères de bronchiolite. Pfizer développe aussi un vaccin VRS pour les 60 ans et plus, en cours d'examen par les autorités sanitaires américaines.
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