Engagé depuis fin juin dans un essai clinique portant sur le clofoctol suppositoire dans le Covid, l’Institut Pasteur de Lille doit se résoudre à suspendre ses recherches. Il n’est pas parvenu à recruter un nombre suffisant de candidats.
Cet essai labellisé « priorité nationale de recherche » lancé il y a près de six mois par l’Institut Pasteur de Lille, visait à mesurer la capacité du clofoctol à inhiber la réplication du SARS-CoV-2. Il s’agissait d’évaluer la sécurité d'emploi, la tolérance et l'efficacité du clofoctol chez des patients atteints d'un Covid symptomatique au stade précoce. Cet antibiotique, retiré du marché en France en 2005 mais toujours commercialisé en Europe, notamment en Italie, devait être administré sous forme de suppositoire, à raison de deux par jour pendant cinq jours. Autre particularité de cet essai, il devait être réalisé uniquement en ville en coopération avec des médecins généralistes.
Cependant, trop peu de personnes correspondant aux critères d’inclusion (être âgé de plus de 50 ans, non-vacciné et présenter au moins un symptôme du Covid-19) se sont portées volontaires : une douzaine seulement a pu être recrutée dans les Hauts-de-France et aux Antilles, alors que 350 à 700 étaient nécessaires à cet essai clinique. « Trop peu pour qu'on puisse arriver à un début de conclusion. Les Français ne sont pas très volontaires pour participer à des essais cliniques et les plus de 50 ans qui, à ce jour, ne sont pas vaccinés ont un petit côté rebelle », regrette le Pr Xavier Nassif, directeur général de l’Institut Pasteur de Lille, ajoutant que le budget alloué à cet essai est aujourd’hui épuisé. Il avait reçu un financement de cinq millions d’euros du groupe LVMH.
Les chercheurs lillois étudient désormais la possibilité de trouver un partenaire qui pourrait mener cet essai clinique dans d'autres circonstances, peut-être chez des patients hospitalisés ou à l’étranger. Par ailleurs, l’Institut Pasteur poursuit toujours ses recherches sur un traitement antiprotéase qui agirait sur une enzyme spécifique du Covid-19. Selon le Pr Nassif, ce projet avance mais requiert un délai plus long que celui nécessaire au repositionnement d’un médicament existant, comme le clofoctol. Parallèlement, l'institut s'est lancé dans le développement d’un vaccin pouvant être administré par voie nasale.
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