Dans la crise de migraine, l’élétriptan, le rizatriptan, le sumatriptan et le zolmitriptan sont plus efficaces, mieux tolérés, et moins onéreux que les médicaments plus récents comme ceux de la classe des gépants, dont fait partie Vydura, selon une étude publiée dans le « British medical journal ».
Plusieurs médicaments sont disponibles en traitement de la crise de migraine, mais il n’existe pas de consensus clair sur les molécules à privilégier. Ainsi, que choisir entre aspirine, ibuprofène, triptans, ou la nouvelle classe des gépants, dont fait partie le rimégépant, commercialisé en France sous le nom Vydura par Pfizer ?
Une méta-analyse publiée dans le « British medical journal » (BMJ) permet d’en savoir un peu plus. Ce travail a inclus 137 essais randomisés avec plus de 62 000 patients traités versus 26 000 sous placebo.
Les résultats ont montré que quatre triptans, à savoir l'élétriptan (Relpax), le rizatriptan (Maxalt, Maxaltlyo), le sumatriptan (Imigrane) et le zolmitriptan (Zomig, Zomigoro), présentaient les profils globaux les plus favorables en termes d'efficacité et de tolérance. Ces quatre triptans étaient plus efficaces que les médicaments plus récents, comme, le lasmiditan (non commercialisé en France), le rimégépant (Vydura de Pfizer) et l'ubrogépant (non commercialisé en France) qui, d'après l’étude, ont montré une efficacité comparable à celle du paracétamol et de la plupart des AINS.
Par ailleurs, les auteurs relèvent que, malgré leur faible coût et leurs profils d'efficacité et de tolérance équilibrés, les triptans restent sous-utilisés chez les personnes souffrant de migraine (3,4 % à 22,5 % y ont recours en Europe). Certes, « les triptans sont contre-indiqués en cas de maladie vasculaire, ce qui limite leur utilisation. Mais les inquiétudes concernant leur sécurité vasculaire restent difficiles à interpréter, car les AVC peuvent se présenter comme des migraines, et il n‘est pas rare de poser un diagnostic erroné de migraine, alors qu’il s’agit en fait d'une attaque ischémique transitoire ou d’un AVC », précisent les auteurs, qui préconisent de mener des études afin de réexaminer les contre-indications vasculaires des triptans.
Les médicaments plus récents - tels que le lasmiditan, ou les gépants comme le rimégépant et l'ubrogépant - qui n’ont pas d’effet vasoconstricteur, sont une alternative lorsque les triptans sont contre-indiqués ou non tolérés. Mais certains présentent des effets secondaires. Ainsi, dans la méta-analyse, si le rimégépant a été bien toléré, l'ubrogépant a montré un risque accru de nausées par rapport au placebo. Le lasmiditan, lui, était associé à un risque de vertiges, ainsi qu'à des paresthésies et à une sédation. De plus, ces médicaments sont chers (et Vydura non remboursé en France), ce qui fait obstacle à leur utilisation.
Quant aux AINS, ils ont été moins performants que les triptans et d’efficacité comparable aux gépants, avec moins de risques d’effets indésirables que le lasmiditan. Le paracétamol, bien que montrant un effet limité sur la disparition de la douleur au bout de deux heures, s'est avéré bien toléré : il est donc une bonne option pour ceux qui recherchent un soulagement de la douleur avec un faible risque d'événements indésirables.
Au final, « même si l'arrivée du lasmiditan, du rimégépant et de l'ubrogépant donne plus d'options thérapeutique dans la crise de migraine, le prix élevé de ces spécialités, ainsi que des effets secondaires non négligeables pour le lasmiditan, plaident pour les réserver en troisième option », concluent les chercheurs.
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