Directeur de recherche honoraire de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), Hubert Laude est vétérinaire, virologue et surtout chercheur reconnu dans les domaines des coronavirus et des prions. Après des recherches sur la peste porcine (1972-1978), il se consacre aux coronavirus pendant 20 ans et n’arrête ses recherches qu’avec la dissolution forcée de son équipe en 1997, faute de financements. Car, à l’époque, les coronavirus n’intéressent pas grand monde et le seul spécialiste du sujet en France est justement Hubert Laude, considéré par ses pairs comme l’expert mondial.
Avec l’apparition de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en 1996, l’INRA (devenue INRAE en 2019) a d’autres agents pathogènes à fouetter : les prions. Mobilisé, Hubert Laude se spécialise dans ces « agents atypiques sans génome et sans acide nucléique pour donner les instructions » qu’il considère comme « plus vicieux que les virus mais qui ont tué beaucoup moins de monde ». D’ailleurs les prions ne posent plus de problème actuellement et « les robinets de financement ont tendance à se fermer, alors qu’il faut continuer à surveiller leur présence chez les corvidés sauvages au nord de l’Europe et chez le dromadaire ». L’histoire se répète. Retraité, Hubert Laude a repris du service. Membre de l’Académie vétérinaire de France, il a rejoint sa cellule Covid-19 en sa qualité de spécialiste des coronavirus.
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