La sclérose en plaques (SEP) est très probablement provoquée par le virus d'Epstein-Barr, selon une étude américaine publiée dans « Science ». Une découverte qui soulève l’espoir d’un futur traitement de la SEP.
L'étude montre que le virus d’Epstein-Barr (EBV), connu pour être responsable de la mononucléose infectieuse, est nécessaire au développement de la sclérose en plaques, même si toutes les personnes infectées ne développent pas cette maladie pour autant.
Cette hypothèse était étudiée depuis plusieurs années, mais difficile à prouver notamment parce que ce virus est très commun (selon les pays, 80 à 90 % des adultes ont des sérologies EBV positives) et que les symptômes de la SEP ne commencent qu'environ dix ans après l'infection. Cette fois-ci, on a pour la première fois « une preuve convaincante de causalité entre infection par EBV et la sclérose en plaques », a déclaré le Pr Alberto Ascherio, épidémiologiste l'École de santé publique d'Harvard et auteur principal de l’étude.
Dans ce travail, les chercheurs ont suivi durant 20 ans plus de 10 millions de jeunes adultes engagés dans l'armée américaine, dont 955 ont été diagnostiqués atteints de sclérose en plaques durant leur service. Conclusion : le risque de contracter la sclérose en plaques était multiplié par 32 après avoir été infecté par le virus d'Epstein-Barr, mais restait inchangé après infection par d'autres virus (notamment par le cytomégalovirus). Les auteurs indiquent que « les niveaux sériques de la chaîne légère des neurofilaments, un biomarqueur de la dégénérescence neuroaxonale, n'ont augmenté qu'après la séroconversion EBV » (sachant que la SEP, maladie auto-immune du système nerveux central, provoque un dérèglement du système immunitaire qui s'attaque à la myéline, la gaine servant à protéger les fibres nerveuses). Pour les auteurs, « ces résultats ne peuvent être expliqués par aucun facteur de risque connu de SEP et suggèrent que l'EBV est la principale cause de SEP ».
Selon des chercheurs de l'université de Stanford, ayant publié un commentaire de l'étude dans « Science », d'autres facteurs, par exemple génétiques, pourraient jouer un rôle dans le fait de développer ou non la maladie.
Néanmoins, cette découverte soulève l'espoir du développement d'un traitement de la sclérose en plaques, en stoppant l'infection au virus d'Epstein-Barr. Le Laboratoire Moderna a déjà pris une longueur d’avance dans ce sens. En effet, l'entreprise américaine a annoncé fin décembre avoir démarré les essais cliniques sur un vaccin ciblant le virus d'Epstein-Barr. Une première dose de ce candidat vaccin a été injectée le 5 janvier au premier participant, et l’essai devrait recruter environ 270 personnes de 18 à 30 ans aux États-Unis.
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