Les antiémétiques antidopaminergiques semblent associés à une augmentation du risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique dans les jours suivant l'initiation du traitement, selon une étude.
Depuis le début des années 2000, on sait que les antipsychotiques augmentent le risque d’AVC ischémique (occlusion d’une artère cérébrale), sachant que ces médicaments ont des propriétés antidopaminergiques. Les mécanismes sous-jacents ne sont pas élucidés, mais l’action antidopaminergique est une hypothèse possible.
Or d’autres médicaments sont antidopaminergiques, comme certains antiémétiques : la dompéridone, le métoclopramide et la métopimazine. Augmentent-ils pour autant le risque d’AVC ? Selon une étude menée par des chercheurs bordelais (INSERM, CHU et université) et publiée le 24 mars dans le « BMJ »… la réponse est oui.
L’étude a analysé les données de 2 612 adultes hospitalisés pour un premier AVC ischémique et ayant débuté un traitement par antiémétique dans les 70 jours précédant l’AVC. Chez ces sujets, on a retrouvé une plus forte consommation d’antiémétiques dans les jours précédant l’AVC, marquée par un pic de d’initiation de traitement sur cette période. Ce résultat suggère qu’il y aurait une augmentation du risque d’AVC ischémique en début d’utilisation de ces médicaments.
Pour éliminer un biais dans les résultats qui pourrait survenir si l’utilisation du médicament variait fortement au cours du temps dans la population générale (par exemple, lors d’épidémies de gastro-entérite aiguë), l’étude a dans un second temps considéré, sur la même période, un groupe aléatoirement constitué de 21 859 personnes n’ayant pas présenté d’AVC. Chez ces personnes, aucun pic ou excès d’utilisation d’antiémétiques comparable à celui mis en évidence chez les patients ayant présenté un AVC n’a été retrouvé.
Les résultats de cette étude suggèrent une augmentation du risque d’AVC ischémique dans les premiers jours d’utilisation des médicaments antiémétiques antidopaminergiques. « Cette augmentation de risque était retrouvée pour les trois antiémétiques étudiés, mais elle était plus élevée pour la métopimazine et le métoclopramide », évoquent les auteurs. Selon eux, « l'effet central de la métopimazine et du métoclopramide et leur action potentielle sur le flux sanguin cérébral pourraient expliquer ce risque plus élevé ».
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