Le risque d’hospitalisation est-il diminué ?
Lorsque l’on est infecté par Omicron, le risque d’hospitalisation est trois fois inférieur par rapport à Delta. Ces données doivent être ajustées, étant donné qu’Omicon infecte aussi des personnes qui ont déjà été vaccinées ou infectées et qui, du fait de cette immunité passée, sont en partie protégées contre les formes sévères. Avec cet ajustement, on peut déterminer la sévérité intrinsèque d’Omicron par rapport à Delta : on passe alors à un risque d’hospitalisation qui est deux fois inférieur.
Qu’en est-il du risque d’aggravation pour les patients hospitalisés ?
Une publication d’Afrique du Sud conclut que le risque de faire une forme sévère (besoin de ventilation mécanique ou de soins intensifs) pour les patients hospitalisés est diminué de 73 % pour Omicron par rapport à Delta.
De plus, la durée d’hospitalisation est diminuée : de 8 jours en moyenne avec Delta, on passe à 4 jours avec Omicron.
Quelle est l’efficacité vaccinale ?
Selon les dernières études, la protection contre l'infection apportée par le vaccin Pfizer est de 60 % au bout d'1 mois après la 2e dose, mais elle disparaît quasiment au bout de 6 mois. La bonne nouvelle est qu’avec le rappel (booster), un mois après, la protection remonte à 70 %… avant de redescendre, au bout de 3 mois, à 50 %. « La dose de rappel confère une protection contre l’infection, mais qui diminue avec le temps », conclut le Pr Arnaud Fontanet, responsable de l'unité Épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur.
Si la protection qu'apporte la vaccination contre l'infection peut être décevante, elle est en revanche plus intéressante en ce qui concerne le risque de faire une forme grave. Ce qui est, d'ailleurs, le but principal recherché. Des études anglaises montrent qu'avec une dose vaccinale, après un mois, on divise par deux le risque d’être hospitalisé. Ainsi, « pour des personnes qui ne sont pas vaccinées aujourd’hui, se vacciner divisera, un mois après, par deux le risque d’être hospitalisé. Cela vaut le coup, maintenant encore, même si on a l’impression que la vague Omicron est déjà avancée », insiste Arnaud Fontanet.
Avec une 2e dose, on monte à 72 % de protection contre une forme grave dans les suites immédiates de la vaccination, protection qui tombe à 50 % au bout de 6 mois.
Mais la très bonne nouvelle, c’est qu’avec une dose de rappel, on monte à 90 % de protection contre une forme grave, et chez le plus de 65 ans ce taux est de 94 % dans les suites du rappel et se maintient à 90 % au bout de trois mois. « La dose de rappel contre les formes sévères et contre les hospitalisations marche, et elle est extrêmement importante », se félicite Arnaud Fontanet.
Au Royaume-Uni, on a vu l’importance de cette dose de rappel par rapport au risque d’hospitalisation (qui chute), avec plus de 90 % des 65 ans et plus qui ont reçu leur booster. L’impact est bien moins net en France, où seulement 75 % des 65 ans et plus ont reçu leur rappel, et un nombre d'hospitalisations qui se maintient. « C’est vraiment un point de vigilance, et il faut poursuivre l’effort pour augmenter le rappel chez les personnes âgées dans l’Hexagone », martèle Arnaud Fontanet.
De plus, il n’y a pas de différence d’efficacité entre le vaccin Pfizer et Moderna. Ce point est important à souligner, étant donné que des personnes repoussent la date de leur rappel car ils souhaitent être vaccinés avec le Pfizer plutôt que le Moderna : mais « il faut vraiment prendre le 1er rendez-vous possible pour la dose de rappel, indépendamment des vaccins, qui sont tout les deux aussi efficaces. Car c’est cette dose de rappel qui protège contre Omicron », insiste le Pr Odile Launay, infectiologue à l'hôpital Cochin à Paris.
Par ailleurs, Odile Launay explique les raisons de la baisse d’efficacité de deux doses de vaccin sur les infections, et son meilleur maintien sur le risque d’hospitalisation. Ainsi, avec 2 doses de vaccin, il n'y a pas ou très peu d’efficacité en termes de réponse humorale (production d’anticorps). Mais la réponse cellulaire, elle, est préservée : elle est quasiment identique avec Delta et Omicron. « Ces données permettent d’expliquer en grande partie l’efficacité confirmée vis-à-vis des formes sévères de l’infection, pour lesquelles l’intervention de la réponse cellulaire est particulièrement importante », analyse l'infectiologue.
Pourquoi faut-il limiter les contacts ?
On entend beaucoup dire qu’Omicron est un variant peu dangereux, et qu’en s’infectant on va contribuer à l’immunité collective. « Mais attention aux répercussions d’une telle attitude sur la vie quotidienne et sur les admissions à l’hôpital », alerte Arnaud Fontanet. C'est donc la position contraire qu'il faut observer. En effet, « en diminuant de 20 % nos contacts depuis le 3 janvier, on divise par 2 le nombre d’infection et également par 2 le nombre d’admission à l’hôpital qui va suivre », selon les projections de l'Institut Pasteur.
Si l’on part sur l’hypothèse que la transmission d’Omicron est élevée avec une sévérité faible, le scénario d'une réduction de contacts de 20 % change vraiment la donne par rapport aux hospitalisations (notamment avec le télétravail, et une autorégulation des individus qui limitent leurs contacts). Cette projection nous amènerait, à la fin du mois de janvier, à des admissions à l’hôpital à des niveaux proches de ceux rencontrés lors des vagues dures de 2020. Avec moins de patients en soins intensifs. Néanmoins cela va rester difficile sur l’hospitalisation conventionnelle. « Ces fameux -20 % de contacts vont avoir un rôle très important sur ce que des hôpitaux vont vivre dans les semaines à venir, insiste Arnaud Fontanet. Sans cette réduction des contacts, la situation à l’hôpital sera très tendue. »
D'après une conférence de l'ANRS-maladies infectieuses émergentes.
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